Présentation

La Graine et le bitume propose une rétrospective sur l’histoire de la nature à Villeurbanne, terre agricole devenue en moins d’un siècle un territoire entièrement urbanisé. À travers un parcours en 8 étapes et autant d’époques, suivez la transformation d’une terre cultivée en une ville du 21e siècle, consciente de l’importance de la biodiversité et de la préservation de la place du végétal en ville.

Une deuxième partie,  plus ludique, offre au visiteur un parcours sensoriel qui lui permet de s’immerger dans différents espaces de cette nature urbaine.


Villeurbanne végétal

La ville est un espace artificiel qui s’est construit « contre » le végétal, particulièrement à Villeurbanne, terre agricole devenue en moins d’une centaine d’années un territoire entièrement urbanisé. Or, la nature a ses propres lois qui ne font pas forcément bon ménage avec celles de la ville. Inondations, mauvaises herbes, rues boueuses ou poussiéreuses ont finalement disparu du paysage à force de grands travaux d’aménagement. Cette volonté de tout ordonner s’est traduite par une mise en ordre croissante de la cité, dans un souci hygiéniste, sécuritaire ou esthétique. La réglementation a banni les implantations anarchiques et s’est mise à contrôler sévèrement alignements et hauteurs, couleurs et matériaux, surfaces et odeurs. Certes, l’urbanisme régulateur a toujours laissé un peu de place à la nature, mais de façon maîtrisée, pour tenter de déjouer son caractère évolutif et imprévisible.

Aujourd’hui, dans un contexte écologique critique, citoyens, urbanistes, associations militantes pour l’environnement et institutions locales s’accordent sur la nécessité d’aménager le territoire urbain en favorisant l’épanouissement de la biodiversité existante : considérer à la fois la nature dans la ville et la ville dans la nature. Au-delà d’un regard rétrospectif, le Rize vous propose une réflexion sur ces enjeux liés à la place du végétal dans l’évolution territoriale et sociale de Villeurbanne, que ce soit l’histoire de l’agriculture et du maraîchage, l’évolution des parcs et jardins dans la ville, les patrimoines végétaux et la biodiversité ou encore les nécessaires adaptations actuelles au contexte de changement climatique planétaire ou de densification urbaine.

Ces questions, croisées tout au long de l’exposition mais aussi dans la riche programmation qui l’accompagne, permettront d’observer de plus près les interactions entre le « sauvage » (flore spontanée, biodiversité) et le cultivé (plantations, jardinage…), de toucher à notre vie quotidienne, de l’alimentation au cadre de vie, et surtout aux questions de santé (physique et psychique), de collecter des paroles d’habitants, de valoriser des ressources d’archives, de mettre en avant des sujets de recherche pluridisciplinaires… Bref, d’ouvrir le débat sur les possibilités d’un futur urbain plus « vert ». Un partenariat étroit a été noué en ce sens par le Rize avec la direction Paysages et Nature de la ville de Villeurbanne, partenariat déjà initié au travers d’actions participatives comme la grainothèque, et qui sera prolongé dans de multiples animations, balades, ainsi qu’au travers d’un jardin éphémère sur le parvis du Rize, à suivre tout au long de notre temps fort.

Dans le cadre de cette exposition, des partenariats ont été noués avec l’Université Claude-Bernard Lyon 1 et la collection des Herbiers du Cerese (Centre de ressources pour les sciences de l’évolution), la FRAPNA (réseau régional des associations pour l’environnement) et bien sûr la direction Paysage et Nature de la Ville de Villeurbanne.