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Marc Pessin, graveur et éditeur

« Je grave, c'est pour inscrire mes rêves, pour inscrire mon passage… »

Marc Pessin

Marc Pessin est un artiste majeur de la bibliophilie contemporaine. Son œuvre rend compte de plus d'un demi-siècle de poésie et de gravure.
Il interroge la composition de l'objet-livre et renouvelle l'art de la gravure, grâce à des formes d'expression plurielles (empreintes tirées à sec voir un exemple ou huilées voir un exemple, pochoirs, gravures en noir ou en couleurs voir un exemple, dessins, encres de chine voir un exemple, peinture à l'huile voir un exemple), par l'utilisation de techniques modernes ou réinventées (gravure sur métal voir un exemple, découpe au laser, gaufrage sur papier…) et de matériaux comme l'or voir un exemple ou l'inox.
L'abstraction voir un exemple, la géométrie des formes voir un exemple, le graphisme des lignes et des courbes voir un exemple, la pureté du métal ou encore la minéralité de la matière caractérisent cette œuvre et fondent sa singularité.

"Sculpteur sur papier" selon le poète Alain Bosquet, Marc Pessin est le créateur d'une topographie du livre inédite.
Taille-doucier, Marc Pessin exécuta ses premières gravures en 1965 pour illustrer le recueil de poèmes de Léopold Sedar Senghor, New-York. Depuis sa gravure a le plus souvent été associée à l'écriture, soit pour illustrer, soit pour transcrire les signes en les gravant sur différents supports.

Graver en poésie Michèle Laurent, Conservateur de la Bibliothèque municipale de Riom (extrait)

"Tenter de définir les rapports entre l'expression plastique et l'écriture poétique dans l'œuvre de Marc Pessin, c'est accepter d'être pris dans le vertige d'un monde improbable ; c'est entrer dans un labyrinthe voir un exemple dans lequel l'écriture serait à la fois élément de fourvoiement et fil d'Ariane.
Dans cette œuvre multiple, gravure, sculpture, art postal, calligraphie, l'édition occupe une place prépondérante.
Marc Pessin se présente lui-même comme "éditeur et graveur", et le premier terme doit être pris dans son sens le plus plein.
Les éditions "Le Verbe et l'Empreinte" qu'il a fondées et anime depuis 1960 publient des éditions originales de poésie, dans lesquelles l'expression poétique et la forme du livre, les poèmes et les gravures ou peintures sont en quelque sorte deux écritures qui se répondent en écho jusqu'à devenir presque indissociables."(…)

Pierre Seghers 1985

"Au cœur du Massif de Chartreuse, loin du bruit et des vaines agitations, dans un vaste atelier dédié à la lumière, un homme apprivoise ses outils, ses matériaux, son énergie, sa création. Dans le domaine enchanté du travail bien fait, il renoue avec la grande tradition, tout en s'affirmant "résolument moderne" (Rimbaud). Il est de la famille des créateurs du livre…(…) Sa main d'or conduit ses burins, ses pointes et ses gouges avec une décision, un trait exceptionnel, sans repentirs possibles. Sa passion est celle de Christophe Plantin à Anvers, des Elzevier à Leyde, des Estienne à Paris. Que peuvent les siècles, quand certains sont toujours là, toujours, pour "maintenir" ? Peu nombreux…
Les inventions, les compositions de Marc Pessin font écho aux poèmes qu'il choisit. De même que les poètes ne peuvent être traduits que par des poètes, seuls les peintres et graveurs réellement créateurs, hantés parfois par la transposition du réel en une composition qui leur appartient en propre, seuls ces illustrateurs "habités" suscitent des dialogues , un contrepoint et des accords qui ne sont pas des pléonasmes.
Entre ses estampilles et ses découpages à l'or fin, ses géométries variables et sa longue réflexion sur la conduite des tracés, Marc Pessin est, avec Guy-Lévis Mano, un héraut, un héros du beau livre et de la poésie. De Ljubljana à Broadford, de Mayence à Berlin, d'Osaka à New York, de Montréal à Londres, les grands amateurs du monde entier, les bibliothèques et les musées ont organisé, pour Marc Pessin, d'importantes expositions. (…) A ce compagnon de la belle ouvrage, (…) salut!"

Lettre au bibliotaure Pierre Péju - (extraits)

(…) "Avant de te connaître, cher Marc, j'avais quelques idées sur l'art de graver. Je savais que la gravure est tout le contraire de la contemplation platonique d'une forme pure, mais entame agressive d'un support, violence délicate, enfoncement dans le cuivre, le zinc ou l'acier. Tout est bon pour creuser, griffer, rayer : le burin, la meulette électrique, le laser. Avant d'être ce dessin à l'encre sur une feuille de papier, la gravure est aussi taille – creux, sillon, fente – ou bien à l'inverse, relief – renflement et volume. Creux et bosses, gaufrage. Tout un savoir-faire patient et minutieux.
Mais dans l'univers de la gravure j'ai découvert quel artiste singulier tu étais : résolument moderne, rapide, inventif. Ta modernité t'a toujours fait rechercher et développer les techniques les plus avancées. Ta vitesse d'exécution intervient après de longues recherches et méditations. Ton inventivité reste fidèle à ton langage et à tes thèmes, quasi obsessionnels, qui se renouvellent pourtant sans cesse. "Penser lentement; réaliser vite" pourrait être ta devise.
Tu sais admirer la fêlure d'une coquille, les fissures compliquées dans la roche ou l'écorce, l'arrondi d'un crâne, la torsion d'un os ou la contorsion d'une mâchoire, la poussée baroque d'une plante, la propagation d'une onde, l'écoulement d'un flux : vient le moment où une exigence électrique et irrépressible commence à naître entre la main et le cerveau, commande de reproduire la forme admirable, d'en garder une trace ou de la prolonger. Ta conception de la gravure a pour origine, selon moi, cette passion de la forme puis ce besoin, musculaire et nerveux de "sauver", d'extraire, de magnifier, d'agrandir ou de multiplier cette beauté infiniment simple : un trait aléatoire qui doucement, superbement, se referme sur lui-même après quelques écarts et sursauts. Et soudain cela ressemble à des lettres, à du feuillage, à des ondes, à des vagues. En parcourant le catalogue de Babel de tes livres gravés, on découvre avec quelle intensité une abstraction apparente peut paradoxalement devenir concrète, sensuelle, expressive et émouvante.
Ainsi, sous le signe du Verbe et de l'Empreinte, sont nés des centaines d'ouvrages originaux. Passent les années, passent les jours et les semaines. Tournent les pages dont la blancheur est tantôt griffée, tantôt peignée selon les ondulations à la fois étonnantes et précises. Traces métalliques et d'un vert éteint. Pousses végétales d'espèces inconnues. Pluie d'étoiles. Géométries coupantes et grises sur fond d'ardoise. Ailes esquissées tremblant dans le vide. Ondes qui vont s'élargissant. Architectures vigoureuses découpées dans l'or fin. Villes dressées. Spirales emportées. Cases blanches enfermant des lettres blanches qui ne sont visibles qu'en lumière rasante. Abstractions étourdissantes. (…)"

Marc Pessin ou l'univers des signes Jean Burgos - (extraits)

(…) "Telle est bien l'œuvre de Marc Pessin, puisque c'est d'elle enfin qu'il s'agit, l'œuvre d'un graveur aux multiples visages dont la notoriété, à partir d'un petit coin de Chartreuse devenu centre d'un immense cercle, a su se répandre depuis longtemps pour le bonheur de quelques uns. Une œuvre qui de mille façons recourt à des signes et de mille façons nous fait signe, toujours se renouvelant dans tous ses champs d'application. Et pourtant ses gravures les plus récentes, gravures de grande taille relevant de techniques très contemporaines voir un exemple, comme ses autres gravures plus proches de la main qui tenait le burin, plus repliées sur elles-mêmes aussi, nous forcent pareillement à aller au-devant d'un autre monde, au cœur de celui-ci un monde plus ténu mais plus vaste, plus fragile sans doute, mais pleinement nouveau surtout et par là combien plus inquiétant. Nous disent-elles autre chose, les unes et les autres, que, sans se détourner du monde mais en creusant seulement celui-ci, se laisse découvrir ce que l'on n'aurait jamais soupçonné d'abord ?
Travail de longue patience, sans doute, travail de solitaire que celui-ci. Et pourtant le graveur ne rejoint-il pas, dans sa création même – les titres de certaines de ses œuvres le soulignent assez-, d'autres chercheurs qui ne se veulent pas artistes mais seulement explorateurs du monde connu et quêteurs d'inconnu ? Si Marc Pessin suit ainsi parfois des voies parallèles à celles d'hommes de science dont il n'ignore point les travaux mais pour en faire tout autre usage, que dire alors lorsqu'il se propose non pas d'illustrer mais bien d'accompagner les œuvres d'écrivains, le plus souvent des poètes, devenus compagnons d'aventure ? Impossible, sans doute de les citer tous, quand ce sont plusieurs centaines d'ouvrages auxquels il a contribué par ses gravures ou du moins par les éditions qu'il en a faites sous le label "Le Verbe et l'Empreinte" – à lui seul tout un programme. Retenons du moins, parmi tant d'autres, les œuvres d'Adonis voir un exemple, de Miguel Angel Asturias, de Borges voir un exemple, Marie-Claire Bancquart et d'Alain Bosquet voir un exemple, de Jean Burgos voir un exemple,de Michel Butor, de Jean-Pierre Chambon voir un exemple, et d'Andrée Chedid voir un exemple, de François Cheng voir un exemple, et de Georges-Emmanuel Clancier, de Pierre Dhainaut et de Charles Dobzynski, de Paul Eluard et de Pierre Emmanuel, de Jean Follain, d'Yvan Goll, d'Eugène Guillevic voir un exemple, d'André Laude et de Pierre Péju voir un exemple de Jean-Claude Renard et de Léopold Sedar Senghor, de Marguerite Yourcenar – magnifique moisson. De plus ce ne sont pas seulement des gravures, et combien précieuses, qui escortent et prolongent en de rares ouvrages de bibliophilie les textes qu'il a retenus pour cela seulement qu'il s'y retrouvait de quelque façon ; ce sont aussi bien souvent des reliures devenues à elles seules œuvres d'art, des reliures qui sont bien plus que de simples ornements, habits d'apparat pour l'œuvre qu'elles enserrent, quand elles viennent dire déjà, avant même que d'ouvrir l'ouvrage, que l'aventure de sa lecture est déjà commencée. Ce n'est d'ailleurs pas sans raison qu'à plusieurs reprises Marc Pessin s'est vu attribuer le prix du "plus beau livre de l'année" voir un exemple.

La lumière ou la respiration des écritures Pierre Dhainaut

"Si Marc Pessin, faute de temps, n'imprime pas, tous ses livres sans exception portent néanmoins la marque du graveur qu'il est par vocation, de cet artisan, comme il aime se nommer, qui ne laisse rien au hasard, ni le choix du papier, du format et des caractères, ni celui de la mise en page. Ce n'est point l'objet, si beau soit-il qui l'intéresse, mais l'ambition de donner au poème la plus grande lisibilité, et pour cela tout est nécessaire : la gravure et la typographie ne viennent pas de l'extérieur apporter ces éléments qui font d'habitude l'édition soi-disant de luxe, elles émanent de ce poème lu en profondeur et rend enfin au regard, aux souffles lumineux et heureux du regard."