Lectura Dossier pédagogique

Venance payot, un guide-naturaliste au Mont-Blanc

Dossier pédagogique

A quel projet Venance Payot s'oppose-t-il en 1892 ?

Venance Payot, comme d’autres habitants de Chamonix, est hostile à l’idée de construire un chemin de fer reliant Chamonix à Montenvers, qui rendrait plus commode et rapide l’accès à la Mer de Glace, promenade particulièrement prisée par les touristes.
Dès le projet connu, un vent de protestations se lève à Chamonix, animé par ceux qui se sentent directement menacés par l’arrivée du train : les guides, porteurs et muletiers qui craignent de perdre leur moyen de subsistance. Venance Payot est à la pointe de ce combat. Il fait imprimer en 1893, à ses frais, une brochure dans laquelle il expose les raisons de son opposition. Elles sont surtout économiques : il réfute l’argument des promoteurs selon lequel le chemin de fer fera affluer les touristes et enrichira la ville ; bien au contraire, il annonce la ruine non seulement des guides, mais aussi des hôteliers et divers commerçants. Le fait que les promoteurs du projet soient des étrangers (des Suisses) attise le ressentiment des adversaires du projet.
Le ton des protestataires est souvent violent :
« Demander un chemin de fer pour le Montenvers, c’est demander la vie ou la bourse à toute la vallée » (Gaspard Simond).
« Ce funiculaire d’inutilité publique serait bien justement dénommé "chemin spéculatif des étrangers" » (François Frasserand).
« Grand Dieu, apaisez s’il vous plaît, la fureur des tyrans qui veulent nous enlever notre gagne pain » (Joseph Simond).
« Je ne puis accepter ce maudit projet de chemin de fer … » (Jean Claret-Tournier).

Chamonix, route du Montanvert

Chamonix, route du Montanvert,
carte postale d'après photographie des Frères Jullien
Musée-Château d'Annecy