Grâce à son cousin et puissant protecteur, le comte d'Empire Pierre Daru (1767-1829), le jeune Henri Beyle débute une carrière dans le sillage de Bonaparte (1769-1821).
Pierre Daru (1767-1829)
Napoléon. Aquarelle de Jean-Pierre Colin sur une gravure, 1815
Dès 1800, il intègre l'armée de réserve de ce « successeur » d'Alexandre et de César, franchit avec lui le col du Grand-Saint-Bernard dans les Alpes – où il arrive « poule mouillée complète » –, parcourt avec lui l'Europe au rythme des victoires et des défaites et se distrait en rédigeant son journal.
Stendhal. Vie de Napoléon.
Ms. pap., XIXe s.
Dans sa Vie de Napoléon, récit historique commencé en 1817 à Milan et resté inachevé, Stendhal loue « l'être le plus admirable par ses talents qui ait paru depuis César […] », vante le jeune révolutionnaire audacieux, le conquérant énergique et glorieux libérant l'Europe.
Mémoires sur Napoléon. Mention de Stendhal extr. du manuscrit Vie de Napoléon
En 1814, la chute de Napoléon Ier, devenu empereur despotique, met fin aux rêves de carrière de Stendhal dans l'armée. L'écrivain peut alors affirmer son horreur de tout absolutisme et exposer ses idées républicaines.
En 1836, le contexte politique et la vision des Français sur Napoléon Ier ayant changé, Stendhal commence les Mémoires sur Napoléon et raconte à travers la biographie de ce grand homme l'histoire de la Révolution, de l'Empire : « le moment […] le plus beau de l'histoire moderne ».