Boimondau, communauté de travail
Lien vers le portail Lectura (nouvelle fenêtre)
Boimondau, communauté de travail

Accueil | Question 3

Que représente la ferme de Mourras pour la Communauté Boimondau ?

Ferme de Mourras avec un baraquement

Ferme de Mourras avec un baraquement

Marcel Barbu passe un accord avec la famille Didier pour pouvoir disposer de la ferme de Mourras à partir de février 1943. Elle est située à Combovin (Drôme), sur le plateau Marquet dans le Vercors.
La vente se conclut le 1er décembre 1945.
Cette ferme est en mauvais état, les bâtiments et l’outillage sont à réparer. Les terres sont ingrates ; cependant, par ces temps de pénurie, les compagnons cultivent les denrées nécessaires à la vie de la Communauté. Les compagnons restaurent les locaux et en construisent de nouveaux. La ferme se compose d’un atelier, d’un baraquement pour les compagnons et d’un autre pour la famille Barbu.
La Communauté produit clandestinement des boitiers de montres.
C’est à Mourras que la vie communautaire prend corps ; les compagnons rédigent la Règle et mettent en place les premières institutions communautaires. Un service agricole est créé et placé, en avril 1943, sous la direction de Marcel Mermoz.


«  Ce service a pour mission le fonctionnement de la ferme : production (culture, élevage). Il doit permettre de fournir le ravitaillement de toute la Communauté. L’organisation de la vie collective est confiée à un compagnon de jour et un compagnon de semaine (…) Le service agricole doit prévoir d’accueillir toute la Communauté si la situation l’exigeait, avec la possibilité de travail pour tous. Le noyau de compagnons qui reste en permanence fonctionne comme un groupe de quartier. C’est ce service qui organise l’accueil des compagnons pour ce que Marcel Barbu a appelé le « contre-effort » : l’entretien de la ferme et les travaux agricoles qui doivent assurer la base arrière de la Communauté et approvisionner Valence. »

Faire des hommes libres. Michel Chaudy, p. 63-64, 2008.


La ferme accueille des réfractaires au STO ; vingt-cinq compagnons prennent le maquis pendant l’hiver 1942-1943. C’est à la ferme de Mourras que la Communauté entre en résistance.
Le 22 juin 1944, Combovin est attaqué par l’armée allemande. Le village est bombardé, les compagnons mettent à l’abri les enfants et les stocks de nourriture, mais la ferme de Saint-Raymond, où la Communauté s’est réfugiée en janvier 1944, n’est pas touchée. Douze personnes décèdent lors du bombardement de Combovin.

Après la guerre, la ferme de Mourras perd de son intérêt. Les compagnons rechignent à monter pour faire les travaux agricoles. Lorsque le contre-effort devient volontaire, plus personne ne veut aller à la ferme. Elle est mise en gérance, l’agriculteur doit fournir de la nourriture à la Communauté. Ça se passe mal, la ferme est vendue.
La vie à la ferme de Mourras reste un élément fondateur de la Communauté, Marcel Mermoz a d’ailleurs créé une association des « anciens de Mourras ».

separation

haut