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Lectura - Stendhal - La révolte et les rêves

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Stendhal, la révolte et les rêves

L'enfance

Chérubin Beyle (1747-1819)

Chérubin Beyle (1747-1819)

'Ma mère, Madame Henriette Gagnon...'

"Ma mère, Madame Henriette Gagnon…"

Pauline Beyle (1786-1857)Zénaïde-Caroline Beyle (1788-1866)

Pauline Beyle (1786-1857) et Zénaïde-Caroline Beyle
(1788-1866)

Don Quichotte

Don Quichotte


Marie-Henri Beyle

Stendhal, de son vrai nom Marie-Henri Beyle, naît à Grenoble, le 23 janvier 1783, du mariage de Chérubin Beyle et de Henriette-Adélaïde Charlotte Gagnon.
Il voit le jour au second étage d'une maison située rue des Vieux Jésuites, aujourd'hui rue Jean-Jacques Rousseau, au Nº 14.
Appartement natal d'Henri Beyle
Appartement natal d'Henri Beyle
Sa famille occupe un rang honorable dans la société grenobloise, son père étant procu­reur puis avocat au Parlement de Grenoble.
Il est le frère aîné de deux sœurs, Pauline, sa pré­férée, née en 1786 et Zénaïde-Caroline née en 1788. Deux événe­ments marquent forte­ment son enfance.
Le premier, d'ordre fami­lial, est la disparition de sa mère en 1790, alors qu'il n'a que sept ans.
Le second, d'ordre histo­rique, est, à Gre­noble en 1788, la journée des Tuiles, prélude aux événements de la Révolution française.

Abbé Raillanne (1756-1840) Abbé Raillanne (1756-1840)

A peine sa mère adorée disparue, Sten­dhal est con­fronté à un pré­cepteur austère et raide, l'abbé Rail­lanne, qui, avec l'ac­cord paternel, lui interdit tout contact avec des camarades de son âge, qu'il s'agisse de travail ou d'amusement.
Une maladresse que Stendhal ne par­donne pas à son père et lui fait écrire, cin­quante ans plus tard : "Ils ont emprisonné mon en­fance dans toute l'éner­gie du mot em­pri­son­ner. Ils avaient des vi­sages sévères et m'ont constamment empêché d'échanger un mot avec des enfants de mon âge." (Vie de Henry Brulard).

Heureusement, la famille maternelle de Stendhal joue un grand rôle dans son éducation. Si sa tante Séraphie, sœur de sa mère, lui laisse de mauvais souvenirs, il voit en sa grand- tante Elisabeth un exemple plein de vertus.
Mais, son amour et sa reconnaissance vont à son grand-père, le Dr Gagnon, dont la maison devient un refuge.

Place Grenette à Grenoble

Place Grenette à Grenoble

Appartement Gagnon

Appartement Gagnon

Un dîner dans l'appartement Gagnon

Un dîner dans l'appartement Gagnon


La maison Gagnon, lieu d'observation pour un enfant consigné

Le Dr Gagnon Henri Gagnon (1728-1813)
Henri Gagnon (1728-1813)
possède une vieille maison, très bien située dans Grenoble, sur la place Grenette. Dans ce vaste appartement sur deux étages, vit, après la mort d'Henriette Ga­gnon, une famille élargie.
Le grand-père maternel loge ses petits-enfants (Henri, Pauline et Zé­naïde-Caroline), son fils Romain et sa sœur Elisabeth. Prêtre, amis du grand-père, artisans et serviteurs, créent un mouvement continu qui enrichit l'environne­ment du jeune garçon. N'étant pas autorisé à jouer avec les autres enfants, ni à sortir librement, c'est de la treille La treille
La treille
qu'Henri observe la bonne société greno­bloise qui se donne rendez-vous au Jardin de ville. Il lui arrive même en rentrant de ses cours de dessin d'y faire un tour, malgré les interdictions et les punitions.
C'est également depuis les fenêtres de l'appar­tement que le jeune garçon assiste à la journée des Tuiles.


Registre des délibérations de la bibliothèque publique de Grenoble.
Registre des délibérations de la bibliothèque publique de Grenoble

Un terreau intellectuel riche (1783-1789)

Des idées variées se confrontent avec tolérance dans cet univers humaniste, illustré par le cabinet de curiosités du Dr Gagnon. "Véritable père et ami intime", le grand-père Gagnon est un érudit qui a pris une part très importante dans la vie locale. Premier secrétaire perpétuel de l'Académie delphinale en 1787, il est "à la tête de tout ce qui se qui se fait de littéraire et libéral à Grenoble". Il participe en 1772 à la création de la bibliothèque publique de Grenoble, l'une des premières de France,Jean-Charles Falcon (1747-1830).
Jean-Charles Falcon (1747-1830)
et à l'ouverture de l'Ecole centrale en 1795. Homme politique égale­ment, il appose sa si­gnature sur la délibé­ration de la Ville de Grenoble du 14 juin 1788 qui réclame la réunion des Trois Ordres et pro­voque ainsi la journée des Tuiles. Romain Ga­gnon initie son neveu à d'autres idées, parfois contra­dictoires avec celles du Docteur, en lui faisant connaître le cabinet lit­téraire du li­braire Falcon, véritable lieu d'engagement poli­tique et philosophique.

L'arbre de la Fraternité

L'arbre de la Fraternité

Mort de Louis Capet 16e du nom le 21 janvier 1793

Mort de Louis Capet 16e du nom le 21 janvier 1793


"Ils ont emprisonné mon enfance"

Dans les bibliothèques maternelle et paternelle, à Grenoble et à Claix, le jeune Henri Selmours
Selmours
dérobe des lectures. Dante et Don Quichotte lui laissent ainsi un excellent sou­venir. Il s'essaie lui-même à l'écriture et rédige sa première œuvre, Sel­mours, vers 1796.

Les premiers traits du romantisme peuvent se lire dans l'adolescence de Stendhal, et la modernité, exception­nelle pour l'épo­que, de son compor­tement vis-à-vis de l'auto­rité est marquante. L'ap­proche de la Révolution fran­çaise lui offre un contexte propice à la confrontation avec son père et son précepteur l'abbé Raillanne.
Cette opposition systé­matique le conduit même à adopter un comportement incohérent, haïssant à la fois la monarchie et les symboles de la République.

"Les mathématiques me sortiront de Grenoble"

A l'Ecole Centrale fréquentée par Henri Beyle dès son ouverture à Grenoble, le professeur Gabriel Gros (1765-1812) l'aide à décrocher le premier prix de mathématiques, véritable passeport pour un avenir autre, pour devenir Stendhal en quittant Grenoble afin de rejoindre Paris.

Signature ou Ex-libris de Henri Beyle enfant
Signature ou Ex-libris de Henri Beyle enfant

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