Lectura - Stendhal - La révolte et les rêves

Napoléon

"La politique est une pierre attachée au cou de la littérature"

De Naples à Moscou, le jeune citoyen Henri Beyle parcourt l'Europe entière dans le sillage de Bonaparte. La chute de Napoléon en 1814 met fin à ses rêves de carrière, Stendhal peut apparaître. L'actualité est au cœur de son œuvre d'imagination, réaliste et moderne. Il expose plus ouvertement ses idées républicaines et son horreur de l'absolutisme sous forme d'essais, nombreux et divers.

Sous les ailes impériales

Vie de Napoléon

Les cousins Daru sont indissociables de l'engagement d'Henri Beyle dans l'armée, où son ascension est continue et rapide. Du Grand-Saint-Bernard à Milan, où se révèle le bonheur, il vit une étape majeure en franchissant les Alpes. Les campagnes militaires sont pour lui l'occasion de découvertes inoubliables et d'appropriations diverses dont
Mémoires sur Napoléon il remplit les plus belles pages de son journal de voyage tenu ju­squ'aux pires heures de la retraite de Russie. Stendhal admire Bona­parte, le jeune gé­né­ral ré­vo­lu­tion­naire auda­cieux, le conquérant énergique et glorieux qui libère l'Europe. Son enthou­siasme est plus nuancé lorsqu'il s'agit de l'empereur qui se conduit en despote. Deux ébauches de biographie de Napoléon restituent son témoignage.

Le roman en miroir

La Restauration marque le retour des Bourbons sur le trône de France.
Un éteignoir La monarchie soumet la presse à la censure. Les militants ultra-royalistes et les tenants de la religion complotent pour secourir la monarchie. L'obs­cu­ran­tisme tri­omphe après le règne des Lumières et avec lui les ennemis de la civilisation selon Stendhal, plus attaché à la liberté qu'à une forme de gouvernement en particulier. L'actualité devient sa principale source d'inspiration et, le temps d'une chronique, il décrit les rouages de la vie politique sous Louis-Philippe avec plus de minutie qu'un traité de droit con­sti­tu­tion­nel.
Par tempérament, Sten­dhal oscille constamment entre des partis oppo­sés ; il se plaît à comparer entre eux les systèmes politiques mais ne s'éloi­gne jamais de la connaissance du cour humain qui demeure son principal centre d'intérêt.