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Lectura - Stendhal - La révolte et les rêves

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Stendhal, la révolte et les rêves

Les femmes

La rencontre avec Virginie Kubly Liste des femmes aimées Initiales des femmes aimées

"De la naissance de l'amour"

"Je voulais couvrir ma mère de baisers et qu'il n'y eût pas de vêtements". (Vie de Henry Brulard). Les baigneuses
Les baigneuses
A plus de cinquante ans, Sten­dhal s'arrête sur sa vie, écrit ses souvenirs dans la Vie de Henry Brulard et parle de sa mère : "Ma mère Ma­dame Henriette Ga­gnon était une femme char­mante et j'étais amou­reux de ma mère", et comme pour s'excuser de ce sentiment violent, presque incestueux, ajoute "il y a quarante-cinq ans que j'ai perdu ce que j'aimais le plus au monde". C'est la toute première femme aimée, celle dont l'image sans cesse idéalisée accompagnera toute sa vie d'homme et d'écrivain.Lettre à Pauline
Lettre à Pauline
Très protégé par sa famille, privé de camarade de son âge, l'enfant s'évade par le dessin, la lecture. Plus tard il questionne les livres pour trouver des réponses à ses interro­gations d'ado­le­scent sur les femmes, l'amour. La Nouvelle Héloïse ou Félicia ou mes fre­daines le rendent "fou abso­lument". La pein­ture lui apporte des émotions semblables. Dès son admission à l'École cen­trale, qui lui donne une relative liberté, il se mêle timidement à la jeunesse, assiste à des concerts, des spec­tacles de comédie ou d'opéra au théâtre, se promène dans le Jardin de ville tout proche. C'est pour une jeune comédienne, Virginie Kubly, d'abord aperçue sur une affiche avant d'être découverte sur scène, que le jeune homme connaît ses premiers transports amoureux.

Vue de Milan

Vue de Milan

Dédicace à Angela Milan


Les femmes italiennes et "l'amour passion"

En 1800, Stendhal arrive à Milan et rencontre Angela Pietragrua. Aussitôt il rêve de conquérir cette femme "brune, superbe, voluptueuse", rêve concrétisé en 1811. Commence alors une liaison mouvementée, interrompue par le départ de Stendhal pour la douloureuse campagne de Russie. A son retour, il retrouve sa maîtresse. Mais la "terrible" Angela multiplie les caprices ; brouilles et réconciliations se succèdent. Il décide de rompre et, désespéré, pense au suicide.Giulia Rinieri de’ Rocchi (1810-1876).
Giulia Rinieri de’ Rocchi (1810-1876).
Il doit encore résister à "la tentation de se brûler la cervelle" lorsqu'en 1821, il prend congé de Métilde Dem­bowski, pour qui, depuis trois ans, il nourrit une folle pas­sion. Il oublie sa timi­dité, multiplie les mala­dresses.
"Mon amour propre, mon intérêt, mon moi avaient dis­paru en présence de la personne aimée. J'étais transformé en elle", écrit-il. Ce sentiment dé­vas­tateur donne nais­sance à son essai De l'Amour, où il décrit le phénomène de "cris­tallisation" amoureuse.
"Je vous aime" déclare à Stendhal en 1830 Giulia Rinieri, ce qui lui procure "plus d'étonnement que de plaisir" ; quelques jours après, elle ajoute : "Je sais bien et depuis longtemps que tu es laid et vieux" et devient très vite sa maîtresse. Depuis Trieste où il a été nommé consul, Stendhal adresse une demande en mariage au tuteur de la jeune femme qui refuse. Cela n'empêchera pas dix années de bonheur clandestin.

"Et des yeux fort beaux..." Métilde Dembowski (1790-1825) De l'Amour

Louis Crozet : Consultation au sujet d'Alexandrine Daru Armance "L'Amiel"


A la recherche de l'amour

Alors qu'il s'élance vers Paris, le jeune garçon décide d'être "séducteur de femmes". A son arrivée il s'engage dans deux intrigues simultanées. Frémissant d'un amour platonique et presque enfantin pour Adèle Rebuffel, la fille, il vibre d'un violent désir charnel pour la mère. Ce qui ne l'empêche pas de rêver de Victorine Mounier. A la fin de 1804, Henri Beyle rencontre une jeune actrice, Mélanie Guilbert. Il lui fait une cour timide puis la rejoint à Marseille où elle vient d'être engagée. Ce sera, pendant un an, la seule expérience de vie en couple que connaîtra Stendhal. Alberthe de Rubempré (1804-1873)
Alberthe de Rubempré (1804-1873).
Pendant son séjour à Brunswick, Stendhal noue une brève aven­ture avec Mina de Griesheim avant de se rendre compte de son goût pour Alexandrine, épouse de son cousin Pierre Daru. Cet "amour de tête" n'est pas un obstacle à une liaison avec Angéline Be­reyter, une cantatrice de l'opéra bouffe qu'il entretient, mais "que je n'ai jamais aimée", tient-il à préciser. Après sa rupture avec Métilde, Stendhal éprouve un profond désespoir et reste longtemps soli­taire. Il rencontre Clé­mentine Curial, à Paris, en 1821. Trois ans plus tard commence une liaison passionnée, que "Menti" rompt brutalement en septembre 1826. Alberthe de Rubempré lui apporte, alors, le réconfort d'un amour "frénétique".

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