lithographie : n.f. (du grec lithos, pierre et graphein, écrire) écriture sur pierre
chromolithographie : n.f. (du grec khrôma, couleur) écriture en couleur sur pierre
La lithographie, inventée par le praguois Aloys Senefelder en 1796, est introduite en France par Engelmann en 1815.
On dessine avec un crayon gras directement sur la pierre lithographique, puis la pierre est mouillée avant le passage du rouleau encreur : l’encre est repoussée par l’eau et adhère uniquement sur le tracé gras du dessin. On imprime ensuite chaque feuille à l’aide d’une presse.
Cette technique d’impression permet plusieurs milliers de tirages du même dessin, c’est un avantage considérable sur la gravure.
La chromolithographie permet de réaliser les premières impressions en couleur à partir de 1837.
Cette technique est très coûteuse : soit on utilise 3 pierres lithographiques pour décomposer la palette en 3 couleurs primaires, jaune, rouge, bleu, plus une quatrième pour le noir, soit on démultiplie les couleurs en utilisant 8, 10 pierres différentes, voire davantage.
Par superposition sur une même feuille, toutes les couleurs peuvent ainsi être obtenues en variant les combinaisons.
Les impressions successives sont ajustées grâce au cadre de repérage inventé par Engelmann, mais demandent néanmoins une haute technicité au chromolithographe dont le talent consiste également à calculer l’effet des superpositions de couleurs.
Ces deux techniques d’impression sont à l’origine de l’essor des éditions illustrées.
Les monographies sont à plus d’un titre des œuvres d’exception : ce sont des éditions de luxe, artisanales et chères. Mais à partir de 1830, ces deux techniques, lithographie et chromolithographie, apportent une contribution fondamentale à la révolution de l’édition qui passe de l’artisanat à la production industrielle, diminuant ainsi le coût de la production et élargissant le public des lecteurs et amateurs.