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La Communauté de travail Boimondau est née de la volonté d’un homme, Marcel Barbu.
Apprenti puis petit artisan, il ne situera pas son engagement dans le cadre de la lutte des classes. L’idée d’une communauté, où le travailleur possède son outil de travail germe alors. En 1941, Marcel Barbu s’installe à Valence pour fabriquer des boitiers de montres. Il est en lien avec Lippmann (industriel horloger, montres Lip). Il achète une ancienne vinaigrerie au 41 rue Montplaisir à Valence.
« La Communauté de travail ne se compare pas à l'entreprise capitaliste. Ces deux sociétés ne sont pas du même ordre. Elles ne poursuivent pas le même but. »
« L'entreprise capitaliste est un organisme dont le but est le profit personnel du capitaliste.
La Communauté a pour but le bien commun à tous ses membres en particulier et à la Communauté en général. »
« L'entreprise capitaliste procure à l'homme des moyens de travail et du Travail.
La Communauté procure à l'homme tous les moyens de s'épanouir, de s'informer, de s'éduquer, de se libérer... de VIVRE! »
Marcel Barbu in Le Lien. n° 8, novembre 1943.
Il déclare la « Société Marcel Barbu : Boitiers de Montres du Dauphiné » au Registre du Commerce de Romans le 26 mars 1941. Il récupère quelques machines de son entreprise de Besançon pour commencer la production avec sa femme Pierrette et quelques ouvriers. Durant cette période Marcel Barbu assure seul le support juridique de cette entreprise tout en lançant ses idées communautaires. Il favorise les discussions avec ses employés afin d’aboutir à la création d’une Communauté de travail.
Il institue très vite les réunions de fin de semaine, les assemblées de contact où au début il est seul à parler. Certains se méfient de ce patron paternaliste et ses liens avec les Compagnons de France ne sont pas appréciés de tous. Mais à force de persuasion, les employés commencent à croire à ses idées et les discussions s’animent, le fondement de la Communauté se met en place.
En juin 1942, Marcel Barbu refuse de donner les listes de ses compagnons aux autorités pour la Relève, ce qui va engendrer son arrestation le 30 octobre 1942. Il est conduit à Fort Barraux (Isère) puis à la prison Saint-Sulpice (Tarn). Pendant sa captivité il théorise ses idées et rencontre Marcel Mermoz, détenu bibliothécaire. Ils s’entendent tout de suite et ils ont de longues discussions autour d’idées communautaires et de leurs mises en application. Marcel Barbu sera libéré le 23 décembre 1942 en tant que chef d’entreprise, père de famille nombreuse et Compagnon de France.