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La carrière de Massenet, la voie du marché

Succès et revers fin de siècle

Durant les années 1890, le vent tourne :
certes Jules Massenet est un des musiciens les plus joués, mais il connaît l’échec avec Le Mage en 1891, puis avec Thaïs, boudé par le public parisien dès sa création en 1894. La Navarraise ou Sapho (1894 et 1897, à Covent Garden) qui sont des succès, témoignent d’une rupture avec l’académisme : La Navarraise emprunte au vérisme, à Mascagni, Sapho au naturalisme. Massenet s’engage dans la voie de la modernité. Au moins en apparence : si les sujets relèvent du naturalisme, sa musique ne change guère.

Massenet, peut-être conscient de la montée d’une génération nouvelle en rupture délibérée avec toute esthétique académique (Debussy produit Pelléas et Mélisande en 1902, en attendant Stravinsky et Ravel), se retire souvent dans le manoir qu’il a acheté en 1899 à Egreville, près de Fontainebleau. Les symbolistes, les impressionnistes passent au premier plan.

En 1896, lors des obsèques de son maître Ambroise Thomas, Massenet avait égratigné la génération montante :

« Sans doute, il (Ambroise Thomas) n'était pas de ces artistes tumultueux, pythonisses agitées sur des trépieds de flammes, prophétisant dans l'enveloppement des fumées mystérieuses. Mais, dans les arts comme dans la nature, s'il est des torrents fougueux, impatients de toutes les digues, superbes dans leur furie et s'inquiétant peu de porter quelquefois le ravage et la désolation sur les rives approchantes, il s'y trouve aussi des fleuves pleins d'azur qui s'en vont calmes et majestueux, fécondant les plaines qu'ils traversent. »

Dans la dernière décennie de sa vie Jules Massenet jouit du mécénat du prince Albert premier de Monaco : il y crée notamment Le Jongleur de Notre-Dame en 1902, Chérubin en 1905, Don Quichotte en 1910, Roma en 1912.

Son buste est érigé à l’entrée de l’opéra de la Principauté.

Depuis 1900, Jules Massenet souffrait d’un cancer de l’estomac. C’est cette maladie qui l’emporte le 13 août 1912. Il terminait son dernier opéra, Cléopâtre.


Le Maître est mort, mais sa popularité ne faiblit pas : jusqu’à la guerre et au-delà, il restera l’un des compositeurs français les plus joués : chaque année, on donne plus de 200 représentations de ses œuvres !

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