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La carrière de Massenet, la voie académique

La Villa Médicis

Les Massenet quittent Saint-Etienne pour Paris en 1848. Adélaïde Massenet, excellente pianiste assure l’éducation musicale de Jules, qui entre au Conservatoire en 1853. Après l’escapade savoyarde de la famille qui s’installe à Chambéry pour quelques années, Jules réintègre le Conservatoire en 1855 et obtient le premier prix de piano en 1859.

Inscrit dans la classe de composition d’Ambroise Thomas, il concourt pour le Prix de Rome qu’il décroche à la seconde reprise, en 1863, avec l’appui d’Hector Berlioz, correcteur de ses envois.

Jules Massenet entre dans la voie académique.

Le séjour pensionné à la Villa Médicis, siège de l'Académie de France à Rome est conçu depuis 1663 pour permettre à l’élite des jeunes artistes d'approcher les chefs-d'œuvre de l’Antiquité et de la Renaissance puis de s'en inspirer pour leurs « envois de Rome ».

Massenet compose une Messe, un Requiem, de la musique de chambre, de la musique symphonique. Il voyage à Naples, à Pompéi, à Sorrente. C’est à Rome que Jules rencontre sa future épouse : Louise-Constance de Gressy. Leur mariage est célébré en 1866.

Les lauréats du Prix de Rome se voient réserver les commandes officielles de l’Opéra et de l’Opéra comique, salle Favart : en 1867 et grâce à l’appui d’Ambroise Thomas, c’est la création de la Grand’ Tante et d’Alice à l’Opéra comique, bien accueillies par la critique qui relève la qualité des mélodies. Jules reçoit aussi la commande d’une cantate, Paix et Liberté, pour l’Exposition universelle. En 1869, c’est l’Opéra qui lui demande Méduse. Mais la guerre met un terme au projet.

Il existe en France un art officiel, contrôlé par les Académies, auxquelles le pouvoir politique délègue en fait la compétence artistique et culturelle.

Le budget consacré à la musique par le ministère de l’Instruction publique et des Beaux-Arts concerne l’enseignement (Conservatoire de Paris), les scènes lyriques nationales et les concerts populaires.
L’art lyrique occupe une place prépondérante.

Le pouvoir culturel des Académies occupe en France une place prépondérante depuis le dix-septième siècle et survit à tous les régimes. Citons Renan :
« Il faut rappeler l’idée, tenant à ce qu’il y a de plus profond dans l’esprit français, que les sciences, les lettres et les arts sont une chose d’Etat, une chose que chaque nation produit en corps, et que la patrie est chargée de provoquer, d’encourager, de récompenser »

C’est l’Institut de France qui rassemble les académies particulières autour de l’Académie française. Pour qu’un musicien soit joué à Garnier, il lui faut être ancien pensionnaire de Rome, grand prix de composition, désigné par le ministre sur proposition de la section musique de l’académie des Beaux-Arts.
En peinture, c’est le Salon annuel qui est l’événement central.

Pendant la guerre franco-prussienne, Louise Massenet et la petite Juliette, née en 1868, se réfugient à Biarritz. Jules est enrôlé dans la garde nationale. Il quitte Paris après l’entrée des Allemands dans la capitale.

Durant le siège Jules adresse à son épouse par ballon ce billet d’amour musical !

Après la guerre et la Commune, Jules Massenet compose en 1872 Don César de Bazan pour l’Opéra comique. L’accueil est mitigé. Son premier vrai succès, il le doit au drame sacré Marie-Magdeleine, donné à l’Odéon en 1873 et dirigé par le chef Edouard Colonne.
Le librettiste Louis Gallet a su jouer de l’ambivalence du personnage de Marie-Magdeleine, la prostituée et la sainte, symbolisant l’amour divin et l’amour charnel.

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