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Musique et société dans le XIXe siècle finissant

Musique partagée

La seconde moitié du 19ème siècle est une période faste pour la musique en France.
Les sociétés musicales de tous ordres se développent : on compte par exemple 7000 sociétaires dans la Loire et la Haute-Loire en 1914 !
Elles jouent partout le rôle de relais musicaux, jettent des ponts entre culture populaire et « haute culture ».

C’est l’époque de la création, d’abord dans les villes moyennes, des kiosques à musique, des salles de concerts populaires, des conservatoires municipaux, des théâtres…

La tradition chansonnière est bien vivante. On songe à Béranger, à Pierre Dupont, à Gustave Nadaud et aux nombreux poètes issus, partout, du terreau populaire.
Leurs chansons sont sur toutes les lèvres.

Le public de la musique classique, de l’opéra est souvent le même, dans les villes bien sûr : ces musiques sont familières aux classes populaires, bien moins réservées qu’elles ne le sont maintenant aux élites intellectuelles.
Les grands airs du répertoire sont aussi sur toutes les lèvres.

Les Français préfèrent la musique légère, la musique qui amuse : Meyerbeer plutôt que Berlioz ou Wagner ! Auber, Ambroise Thomas, Offenbach sont les compositeurs les plus notoires sous le Second Empire.

La musique passe par des canaux qui nous semblent incongrus : on voit les habitants de Carcassonne pétitionner en 1869 pour conserver le concert du régiment de cavalerie, qui anime chaque dimanche le kiosque municipal interprétant l’ouverture de Guillaume Tell et même la marche de Tannhäuser ! A Lyon, à Lille l’opéra est un divertissement populaire, les places du poulailler sont très peu coûteuses.

Les chorales, les orphéons, les fanfares, les orchestres issus des conservatoires municipaux interprètent des morceaux du répertoire, et parmi eux de Massenet.

Les pouvoirs locaux sont conscients de cet état des choses :

« Les distractions nobles et élevées, la pratique des arts libéraux ne sont plus à notre époque le privilège de quelques-uns… La plus petite bourgade possède aujourd’hui une musique et un orphéon, et chaque dimanche, dans nos cercles ouvriers, on se réunit pour chanter ou pour dire des vers. »

Délibération du conseil municipal de Saint-Etienne, février 1884

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