Les photographes

Claude Dethève (1867-1936)

Portrait de Dethève en uniforme, en buste

La Médiathèque de Roanne conserve dans ses collections iconographiques un album de 271 photographies et 502 cartes postales rassemblées lors de ses différentes missions en Afrique et en Asie par Claude Dethève, médecin dans le corps de santé des troupes coloniales.
Le docteur Dethève en filanzane, à Madagscar, en 1896Le docteur Dethève en pousse-pousse, à Haïphong, en 1897

Celui-ci naît à Roanne en 1867.
En 1889, il a alors 22 ans, il intègre l’Ecole de médecine navale de Toulon en tant qu’élève du Service de santé de la Marine. Il passe sa thèse de médecine à Bordeaux le 5 janvier 1894.

Commence alors sa carrière dans les colonies : de 1894 à 1898, il part en campagne à Obock (territoire de Djibouti), puis à Madagascar.
Portrait de Claude Dethève à Obock en 1894 en costume arabeTamatave, femme Betsimisaraka

En 1898, il est envoyé en Chine en tant que médecin de la légation française en remplacement du Docteur Matignon. Le18 octobre de cette même année, il est appelé au chevet de l’empereur Kuang-Hsu, alors sous la surveillance de sa tante l’Impératrice douairière Cixi, pour un examen médical : il relate à sa mère le 22 octobre le « cérémonial imposant […], un européen n’avait jamais encore touché un Empereur […] Une grande difficulté a été l’auscultation : l’Empereur n’étant touché que par des eunuques ». Sans grande illusion mais avec une grande lucidité, il poursuit par ce commentaire : « L’Empereur voudra-t-il user de médicaments j’en doute beaucoup, je crois plus que cette démarche a été faite par l’Impératrice pour montrer que l’Empereur était bien vivant et contredire les journaux anglais qui annonçaient sa mort ou son empoisonnement ». Cette entrevue fera la réputation du docteur Dethève dans les différentes légations et en France au sein du Ministère de la guerre et lui vaudra le grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.

En 1899, le docteur Matignon reprend son poste. Dethève est alors détaché à Changxindian, près de Pékin, sur le chantier de construction de la ligne de chemin de fer Pékin-Hankou : il y reste jusqu’en 1906.
Shangaï : pêche sur le Wangpou

En juin 1906, retour en Afrique : il est détaché à l’hôpital de Dakar, et en juillet 1911, à l’hôpital de Hanoï. En 1912, il rentre en métropole et participe à la première guerre mondiale, sur le front de l’Est jusqu’en 1917. Il rentre à Roanne en 1921 et meurt à en 1936.

Son album de photographies se compose de tirages positifs sur papier albuminé contrecollés, de tirages de petites dimensions (60 x 80 mm) faites par Dethève lui-même ou de photographies de studio (220 x 280 mm) achetées sur place. On retrouve en effet, les noms d’ateliers célèbres comme Bonfils ou Langaki, ou des idéogrammes de photographes chinois ou japonais travaillant en Chine estampés au verso des tirages. On y trouve aussi une photographie aquarellée « dans le genre Beato ».
Le Caire : une rue indigèneJaponaises : danse de l'éventail

Ces clichés privilégient souvent le côté pittoresque (temples, petits métiers de rue, processions, exécutions publiques, portraits de femmes chinoises, geishas, femmes africaines aux seins nus) qui semblent exercer sur l’imaginaire occidental masculin une certaine fascination, comme un écho des témoignages de ces voyageurs du 19ème siècle, militaires, journalistes, écrivains, diplomates, qui ne manquent pas de souligner le retard et le repli de la Chine ou de l’Afrique
Shangaï : restaurant ambulantShangaï : la brouette, fiacre des pauvresPékin, perruquier en plein ventChinois lisant une afficheUn harem à la fin du 19ème siècleFemme arabe de TunisFemme arabe de TunisPort-Saïd, femme arabeUn groupe mongoleFemme chinoise et son enfantFemme chinoise de ShangaïChinois ensemençant son champ