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La photographie amateur

La pratique de la photographie amateur apparaît très tôt. Toutefois elle reste réduite à une classe bourgeoise aisée. Qui a, en effet, les moyens de s’acheter le matériel nécessaire aux prises de vue et surtout la place d’installer un véritable studio ? Il faut attendre les années 1880-90 pour voir une augmentation significative de la pratique amateur, liée à une évolution déterminante de la photographie. L’arrivée des émulsions au gélatino-bromure d’argent, plus commodes et plus rapides, constituera dans les années 80 un véritable tournant, dans la pratique, mais surtout dans la fabrication qui passera à un stade industriel, en témoigne l’essor des industries Lumière, spécialistes de la plaque sèche. Simultanément, les appareils se réduisent en taille et en poids ; les studios de photographie élargissement leur activité à la vente de ce matériel. C’est une évolution complète du processus photographique, de la prise de vue jusqu’au développement.

L’amateur de cette fin du 19ème siècle n’est pas encore le « photographe du dimanche » qui s’attache à fixer une mémoire familiale.
L’amateur a du temps, des moyens, issu de cette bourgeoisie libérale, et surtout un esprit instruit et curieux des changements de l’activité photographique ; c’est souvent un technicien compétent et exigeant. L’avènement dès le début du siècle de la photographie en couleur, l’autochrome, entretient sa passion qu’il pratique bien souvent au sein d’un club.
Sortie du Photo-Club de Roanne, au Pilat, en 1934

A partir de 1880, on assiste en France à la multiplication des sociétés de photographies. Au nombre de 37 en 1892, elles dépassent largement la centaine vers 1905.
Le Photo-Club de Roanne est fondé en 1895. Parmi ses membres signalons : Paul Roustan, Paul Forest, Daniel Chevalier, les abbés Monot.
Au tournant du siècle, en France, près d’une personne sur cent pratique la photographie comme loisir.

En dehors de ces cercles associatifs, des photographes sans connaissances techniques, dont l’intérêt s’exerce au sein du cercle familial, recherchent l’occasionnel que permet l’essor du tourisme. Cette photographie prend vraiment son envol avec la révolution apportée par Kodak et sa devise explicite « pressez sur le bouton, nous faisons le reste », qui permet une production photographique de masse à un faible coût. Elle touche alors un plus large échantillon social. Des commerces spécialisés uniquement dans la vente d’appareils photographiques apparaissent à Roanne au début du siècle et se développent dans les années 30 notamment dans les « grands magasins ».
Publicité des grands magasins roannais Les Dames de FrancePublicité de l'opticien Jamet à Roanne pour les produits Kodak

La photographie se répand largement, devient à la portée de tous et commence à s’imposer comme l’indispensable témoin des petits et grands moments de la vie familiale.
Les Promenades à Roanne, avec un enfantPont sur la Loire enneigée, avec train le traversantVue d'une rue au Crozet avec vieille femme au fagot 1932Discussion devant le porche de l'église à La Bénisson-Dieu