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La photographie documentaire

Lors de l’acte de naissance de la photographie, dans son rapport à la Chambre des Députés du 3 juillet 1839 à Paris, Louis Arago présente cette invention comme un instrument au service de l’art et du savoir. Il faudra attendre encore de nombreuses années pour que l’usage documentaire de la photographie s’impose.

Au service de l’archéologie et du patrimoine architectural ; la photographie s'inscrit dans une démarche patrimoniale indéniable, témoignant d’un patrimoine en pleine reconnaissance. Elle contribue également à construire un nouveau regard sur un paysage urbain en transformation. Elle accompagne la mutation que connaissent les villes dans la seconde moitié du 19ème siècle. Cette démarche, présente dans de nombreuses grandes villes, est bien celle qui conduit Stéphane Geoffray, adepte du procédé négatif sur papier ou calotype, à réaliser de nombreuses prises de vue de Charlieu, puis de Roanne dans les années 1860.
La rue des acqueducs vers 1860

Si la presse utilise très tôt la photographie, c’est que cette dernière permet de fournir une image objective, servant de modèle aux graveurs pour produire lithographie ou gravure sur bois « d’après photographie » comme l’indique souvent la légende. La diffusion de la photographie à travers l’édition et la presse reste longtemps limitée à des éditions de luxe ou à des expériences ponctuelles où une ou quelques épreuves sont collées dans chaque numéro. Le Forez illustré est un exemple notable de cette pratique.
Le Forez illustré

A la fin du 19ème siècle et surtout entre les deux guerres, les procédés d’impression évoluant, la photo trouve progressivement sa place dans l’édition et surtout dans la presse, et s’intègre complètement dans la chaîne d’impression. Le photoreportage fait son apparition. La photographie devient le médium évident pour couvrir l’actualité, les manifestations locales, l’évènement ou l’histoire en marche. La guerre de 14-18 constitue un tournant et nombre d’amateurs tel Raoul Martin revinrent témoignant du carnage avec des clichés sous forme de vues stéréoscopiques.

Dans le domaine du tourisme naissant, la photographie supplante vite la gravure. Un certain nombre de photographes se spécialisent dans cette production dans les pays traditionnels du Grand Tour (Italie, Grèce, …) mais également vers des destinations plus exotiques (Egypte, Turquie, Asie).
Pékin sous la neige en 1898

A partir de 1870, de grands ateliers commerciaux apparaissent vendant leurs clichés aux étrangers comme les frères Bonfils au Moyen-Orient. De nombreux voyageurs achètent ces tirages directement chez le photographe et constituent des albums : c’est le cas de Claude Dethève, médecin de la légation française, lors de ses missions en Afrique et en Asie. La seconde moitié du 19ème siècle est également marquée par l’essor des voyages d’exploration vers des contrées peu connues sous l’égide par exemple de la Société française de géographie. La photographie constitue alors un témoignage de premier ordre qui jouera un rôle fondamental dans l’accès visuel au monde.

Dans le domaine scientifique enfin, la photographie s’impose encore comme témoin objectif, comme outil de description et instrument d’identification. L’avènement du papier albuminé puis du procédé au gélatino-bromure affirme sa dimension documentaire et très vite, s’impose comme médium universel, démonstratif, qui constitue un témoignage irremplaçable pour documenter, témoigner, fixer, diffuser, identifier, raconter la vie sociale et publique.
Programme officiel du meeting aérien des 21, 22 et 23 septembre 1912L'avion 'Ville de Roanne' et son pilote le lieutenant EscotPierre Bonnaud, maire de Roanne, prenant le baptême de l'air avec ChampelXxe Fête de la fédération française féminine de gymnastique et éducation physique.Union des jouteurs et sauveteurs du bassin de RoanneClasse 1910 - Banquet du 2 février 1930Classe du lycée de Roanne année scolaire 1895-1896Classe du lycée de Roanne année scolaire 1895-1897