« En aucun endroit, vous ne rencontreriez une plus belle entente entre l’eau, le ciel, les montagnes et la terre. Il s’y trouve des baumes pour toutes les crises de la vie. »

Balzac à propos du lac du Bourget

On découvre la Savoie par le biais des romans et des images mais aussi par l’écho des récits de voyage. Après Rousseau et les rêveries, le voyage devient une quête personnelle et le voyage dans les Alpes une thérapie pour l’âme et pour le corps.

Sur la route des Alpes et de la Suisse alors très à la mode, du « grand tour » et de l’Italie, les écrivains (Chateaubriand, Hugo, Nodier, Dumas, Stendhal, Lamartine, George Sand…), gens de la bonne société et autres « aventuriers » traversent la Savoie. On se rend à Chamonix, que l’on situe bien souvent en Suisse, car l’accès se fait par Genève avant la mise en place du réseau P.L.M. et, de Lyon, on va jusqu’à Aix-Les-Bains.

Les récits publiés à l’issue de ces voyages vont contribuer à modifier l’image de la Savoie en France. S’ils permettent de rétablir quelques vérités (les Savoyards ne se confondent plus avec les Suisses, ils ne parlent pas italien mais bien français…), la Savoie et ses habitants sont vus à travers le regard particulier du voyageur, bien éloigné de l’œil du scientifique. C’est une vision forcément subjective, parfois lyrique ou idéalisée, romancée ou encore contemplative dans le cas des pèlerinages littéraires aux Charmettes (maison de Madame de Warens à Chambéry, où Rousseau séjourna plusieurs fois) ou à la grotte Lamartine. Les auteurs insistent sur le pittoresque : la grandeur des paysages de lacs et de montagnes, l’accueil un peu fruste offert aux touristes, les souffrances et les dures conditions de travail du montagnard, les difficultés de déplacement, les rencontres avec les habitants, les goitreux.

Pour valoriser une autre image des deux départements, des publications officielles voient le jour après 1860 : le livre de Francis Wey sur la Haute-Savoie, le Nice et Savoie de Joseph Dessaix et le Voyage de leurs Majestés impériales dans le Sud-Est de la France, album officiel du passage de l’empereur et de sa femme dans les nouveaux départements réunis à la France, en septembre 1860.

Plus objectifs, les guides touristiques comme les guides Joanne s’intéressent à la région dès 1860. Là aussi, les difficultés des voyages sont soulignées mais une information plus rigoureuse transparaît dans ces ouvrages. On fait appel au géographe Elisée Reclus pour rédiger les observations scientifiques de ce volume.

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