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La Savoie, entre modernité et traditions

« On m'a bien demandé de fabriquer un Savoyard fantoche... Hélas je ne puis m'y résigner. J'ai trop couru la Savoie pour identifier les gens des Villards à ceux du pays de Gavot, les Annéciens aux Bessanais, les Faucignerans aux Chautagnards […] ! Tous sont cependant Savoyards, tous ont en commun certains traits généraux. »

Arnold Van Gennep

L’image de la Savoie en France évolue, se transforme, fluctue selon les points de vue (celui du peintre, de l’écrivain, du touriste ou du voyageur) et selon les supports et les époques (gravure romantique, livre de lecture ou livre pour enfants, guide de voyages, brochure touristique). Parfois partiales et subjectives, ces images méritent d’être confrontées à celles des scientifiques, folkloristes et premiers ethnologues.

Dans l’iconographie, la population savoyarde est en effet très souvent réduite à quelques symboles : colporteur ou ramoneur, paysan ou montagnard. Or, cette image prend peu souvent en compte deux éléments : le développement économique de la région au cours du XIXe siècle et la richesse des traditions et rites de la Savoie, choisie comme terrain d’études pour le folkloriste Van Gennep, la voyageuse et fine observatrice Estella Canziani et l’ethnologue Eugénie Goldstern.

Ils révèlent alors une culture populaire variée et riche, qui a su s’adapter aux contraintes climatiques et géographiques. Les costumes, différents d’une vallée à l’autre, les coiffes, les bijoux, ainsi que les chansons populaires, les légendes, la gastronomie, l’habitat montagnard deviennent objets de recherches et nuancent l’image d’un pays pauvre et frustre.