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Des eaux et des thermes en Isère

Grenoble

Des eaux et des thermes en Isère

Les stations thermales iséroises, parmi lesquelles Uriage et Allevard, drainent à la fin du XIXe siècle une importante clientèle en grande majorité française. Soutenues par la renommée de leurs médecins, elles ont la réputation de réparer, grâce aux qualités de leurs eaux et à l'air vif des montagnes, les effets du surmenage physique et intellectuel.
La fièvre thermale qui s'empare de l'Isère à cette époque se propage même jusqu'à Grenoble où se développe un ambitieux projet pour faire de la ville une nouvelle station.

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« A une époque où le nervosisme tend de plus en plus à nous envahir, où tous, plus ou moins, succombons au surmenage physique ou intellectuel, la vie calme, les promenades en montagne, au besoin le repos en plein air sont un des meilleurs adjuvants du traitement thermal proprement dit et un des plus efficaces reconstituants d'un organisme ébranlé ou affaibli chez l'enfant comme chez les adultes. » (Dr Adrien Doyon, Uriage-les-Bains, 1889) image(s) associée(s) au chapitre.

Une floraison de stations thermales
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, le département de l'Isère est riche de nombreuses stations thermales, lieux de détente où les malades viennent chercher simultanément soins médicaux et qualité de vie. La connaissance et l'exploitation de certaines eaux remontent même à l'Antiquité, et la spécificité de chaque station est reconnue : ainsi, les eaux sulfureuses froides de la source dite des Chartreux à Choranche, près de Pont-en-Royans, soulagent entre autres efficacement affections respiratoires, gynécologiques et maladies tropicales ; aux portes de Grenoble, Bouquéron image(s) associée(s) au chapitre propose des bains soit de vapeur térébenthinée, soit à l'eau de bourgeon frais de sapin afin de lutter contre diverses maladies chroniques ; tandis que dans la vallée du Drac, non loin de La Mure, les eaux hyperthermales de La Motte s'adressent plus particulièrement aux rhumatisants. Située au-dessous de Veurey, et sortant sur le bord de l'Isère, la source de l'Echaillon tombe rapidement dans l'oubli, en raison de ses abords difficiles : son exploitation cesse complètement à la fin du siècle. Deux autres stations, encore en activité de nos jours, se développent tout particulièrement : Allevard et Uriage, dont les eaux soignent rhumatismes puis maux de gorge pour la première, dermatoses pour la seconde. Quant aux eaux de Monestier-de-Clermont, à l'entrée du Trièves, elles rivalisent pour une mise en bouteille et une dégustation avec celles d'Oriol, non loin de Mens, aux vertus digestives avérées.

Sources et tourisme naissant
Dès 1893, le Syndicat d'initiative de Grenoble, imité par ceux des stations, publie des livrets-guides, encourageant les curistes à rejoindre les divers sites thermaux, où se multiplient hôtels et meublés pour leur procurer tout confort. La compagnie de chemins de fer Paris-Lyon-Méditerranée, incontournable pour une partie de leur desserte, et les villes d'eaux (d'Uriage à Choranche) assurent leur publicité par le biais d'affiches illustrées image(s) associée(s) au chapitre reproduisant fidèlement et de la manière la plus enchanteresse possible ces centres de villégiature prêts à accueillir les voyageurs. Clientèle locale, régionale ou étrangère, bourgeois, aristocrates, grands noms de France et de l'étranger se pressent aux eaux, comme en témoigne la liste des nouveaux arrivants relevée deux fois par semaine par le journal Le Dauphiné image(s) associée(s) au chapitre (à l'évocateur sous-titre Courrier des eaux thermales de la région) et autres gazettes thermales d'Uriage et d'Allevard.

L'age d'or d'Uriage et d'Allevard
Uriage-les-Bains, dont la source et l'établissement thermal sont propriété des comtes de Saint-Ferriol image(s) associée(s) au chapitre, connaît son apogée sous Napoléon III. Profondément réaménagée et embellie, avec des installations modernes et luxueuses image(s) associée(s) au chapitre, des locaux spacieux et aérés, la présence du médecin-inspecteur Adrien Doyon, la station devient mondaine et attire de nombreux curistes, plus de 5 000 en 1881, une clientèle française dans sa très grande majorité. L'air vif des montagnes est propice aux enfants faibles et lymphatiques, et les eaux froides sulfureuses de la station, dominée par l'imposant château image(s) associée(s) au chapitre, font merveille sur les affections cutanées.
Au cœur de la même chaîne de Belledonne, Allevard-les-Bains connaît une profonde mutation au cours de la seconde moitié du XIXe siècle. Les eaux sulfureuses iodées, autorisées dès 1837, et les thermes image(s) associée(s) au chapitre appartiennent aux familles Rocour et Pra, réunies au sein de la Société des eaux thermales d'Allevard, et le nombre de curistes image(s) associée(s) au chapitre ne cesse d'augmenter, passant de 1 100 au milieu du siècle à 2 900 en 1890, avec une forte proportion d'étrangers. Surtout, le médecin-inspecteur Bernard Niepce spécialise Allevard dans le traitement des maladies ORL, notamment par inhalation image(s) associée(s) au chapitre. On voit ainsi arriver dans la station nombre de chanteurs et autres artistes soucieux de soigner leur voix.

Au fil des distractions
Pour nombre de baigneurs, la saison thermale est aussi synonyme de multiples distractions : la découverte des environs, avec des excursions à Chamrousse, à Vizille, aux ruines de la chartreuse de Prémol image(s) associée(s) au chapitre depuis Uriage, ou dans le massif des Sept-Laux, depuis Allevard, avec la pittoresque descente de la pente de Bramefarine à la ramasse dans des traîneaux de branchages, décrite en 1876 par Alphonse Daudet dans Numa Roumestan. Cercles et leurs jeux, casinos image(s) associée(s) au chapitre, fêtes et bals image(s) associée(s) au chapitreajoutent aux plaisirs.

Un projet abandonné : Grenoble ville d'eaux
Mené dès 1843 par l'ancien maire de Grenoble, Hugues Berriat image(s) associée(s) au chapitre, le projet de conduire les eaux chaudes de La Motte image(s) associée(s) au chapitre jusqu'à Grenoble, afin d'en faire une grande ville d'eaux susceptible d'attirer en nombre les touristes, est relancé en 1890 image(s) associée(s) au chapitre par les autorités locales, dans un climat passionné, qui lui fait rencontrer espoirs et désillusions : jamais il ne parviendra à voir le jour.

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