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« Lyon pittoresque » : vues de Lyon à travers estampes, dessins et photographies

Lyon

« Lyon pittoresque » : vues de Lyon à travers estampes, dessins et photographies

A l’orée du XIXe siècle, Lyon est une ville trop importante pour n’avoir pas une longue et forte tradition iconographique. Seront désormais utilisées les techniques successives de gravure et de reproduction. Avec quelques thèmes forts, paysagers notamment, où fleuve et rivière, collines, ponts et portes de la ville tiennent la première place – et avec le souci de représenter la ville à son avantage.

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Quelle image ou plutôt quelles images la ville de Lyon donne-t-elle d'elle-même tout au long du XIXe siècle ?

Les guides de voyage destinés « à l'étranger à Lyon » sont nombreux à paraître durant cette période, mais leur format même, généralement de petites dimensions, et leur propos – présenter l'histoire de Lyon, ses monuments et ses curiosités – donnent la priorité au texte sur l'image. Lorsque celle-ci est présente, elle se réduit le plus souvent à des vues de bâtiments ou de lieux emblématiques comme l'Hôtel de Ville ou la place Bellecour, sans chercher à donner une vue d'ensemble de la ville image(s) associée(s) au chapitre.

L'envie de présenter la ville sous ses meilleurs auspices se traduit par des publications plus ambitieuses. L'emploi de l'adjectif pittoresque dans leurs titres est d'un systématisme remarquable : du Nouveau voyage en France publié en 1817 jusqu'au Lyon pittoresque, livret guide illustré publié chaque année par le Syndicat d'initiative de Lyon de 1901 à 1914 en passant par le Voyage pittoresque et historique à Lyon de Fortis en 1819, le Voyage pittoresque de Lyon ancien et moderne de Chapuys en 1824, les Vues pittoresques du Dauphiné et du Lyonnais de Leprince et Jacottet en 1827, les Vues pittoresques des monuments les plus remarquables de la Ville de Lyon de Jolimont en 1832, le célèbre Album lyonnais publié en 1839 avec comme sous-titre Vues pittoresques de Lyon et de ses environs ou le Lyon pittoresque d'Auguste Bleton en 1896, chaque ouvrage cherche à attirer l'attention sur les sites et les monuments les plus originaux de la ville.

Le développement de la lithographie à partir de la Restauration va permettre ainsi au « pittoresque » de s'épanouir sous forme d'estampes isolées ou d'albums et de connaître une fortune qui ne se démentira pas pendant un siècle. Au tournant du siècle, Vingtrinier dans une série de gros volumes – La Vie lyonnaise(1898), Le Lyon de nos pères (1901), Vieilles pierres lyonnaises (1911) – donne l'image nostalgique d'un Lyon qui s'enfuit. Joannes Drevet prête ses eaux-fortes et ses dessins à cette entreprise. À côté de ces éditions qui visent à attirer et à charmer un public qui semble d'ailleurs être essentiellement lyonnais, existent nombre d'estampes, dessins et photographies qui reflètent le regard particulier de lyonnais, artistes professionnels ou amateurs.

Une œuvre de Jean-Jacques de Boissieu (1736-1810), des eaux-fortes et des dessins de Balthazard-Jean Baron (1788-1869), des dessins de Paul Saint-Olive (1799-1879), de Francisque Gabillot (1818-1876) et de C. Tournier, des photographies de Jules Sylvestre (1859-1936) et de Jacques- Joseph Dutey (1860-1924), des estampes tirées du fonds Coste tracent ainsi une promenade à travers le Lyon du XIXe siècle. Leurs centres d'intérêt varient mais les fleuves, les collines, les ponts et les entrées de la ville sont des sujets privilégiés. Fourvière est plus représentée que la Croix-Rousse et l'Ile Barbe est un lieu de promenade apprécié. En revanche, les constructions nouvelles ou les chantiers en cours intéressent moins : ces artistes ne cherchent pas à retracer l'histoire urbanistique ou monumentale de leur ville, mais prennent seulement plaisir, au cours de leurs flâneries, à saisir un moment, une vue, un paysage image(s) associée(s) au chapitre.

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Livrets touristiques
Conscient de la nécessité d’offrir une image plus attractive pour les touristes que celle des traditionnels « guides de voyage » de petit format, le Syndicat d'initiative de Lyon publie chaque année à partir de 1901 Lyon pittoresque : livret guide illustré. Distribué gratuitement, ce livret comporte de 60 à 130 pages selon les années, avec de nombreuses illustrations en noir et blanc représentant les monuments et des vues partielles ou générales de la ville. La couleur est réservée à la couverture image(s) associée(s) au chapitre.

Livres illustrés
A la fin du XIXe siècle, des publications illustrées donnent une image variée de Lyon. D’une part, les ouvrages d’Auguste Bleton, comme Lyon pittoresque (1896), et d’Emmanuel Vingtrinier, avec une série de gros volumes comme Le Lyon de nos pères (1901) et Vieilles pierres lyonnaises (1911), mines d’histoires et d’images, donnent avant tout une vision nostalgique de la ville. La page de titre gravée de Lyon pittoresque est typique de cette vision, accentuée par le caractère nuageux des lithographies et des eaux-fortes de Drevet.
D’autre part, des ouvrages présentent des reproductions photographiques et donnent à voir la réalité, tout en gardant une veine très classique : c’est le cas de l’Album pittoresque. Souvenir de Lyon en 1890 ou du recueil d’Henri Beaune, Album lyonnais : douze vues phototypiques avec notices en 1894 image(s) associée(s) au chapitre.

Ile Barbe et Cordeliers
Au cours du siècle, certains lieux restent privilégiés. C’est le cas de L’Ile-Barbe que Stanislas Clerc évoque en 1833 : « L’Ile-Barbe ! Il n’est personne à Lyon qui ne la connaisse ; il n’est pas un peintre qui ne l’ait dessinée sous toutes ses faces ; pas un bourgeois qui n’y ait dîné avec sa famille ; pas un dandy qui n’y conduise en tilbury sa nouvelle conquête ; pas un ouvrier qui ne vienne chaque année y dépenser les économies d’une semaine. L’Ile-Barbe est pour nous en quelque sorte, le bois de Boulogne, Romainville et Saint-Cloud ».
De même, au cœur de Lyon, la place des Cordeliers inspire les promeneurs, du moins jusqu’aux travaux de la rue Impériale de 1856 qui provoquent une rupture telle que Tournier, lorsqu’il dessine la place vers 1880, lui redonne son aspect antérieur avec la colonne du Méridien image(s) associée(s) au chapitre.

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