Promenade en Rhône-Alpes à la fin du XIXe siècle : Des paysages contrastés Nouvelle fenêtre : site de Lectura
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Le parc Jouvet à Valence

Valence

Le parc Jouvet à Valence

Un jardin public comme il en existe tant à la fin de la Troisième République – dans une ville qui a eu la chance de compter un président de la République parmi ses élus proches. En toile de fond, la République et un éclectisme esthétique qui accorde cependant une certaine place au paysage et semble rêver d’orangeraie et de jardin zoologique. A la taille d’une petite ville ?

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Au début de la IIIe République, Valence, à la place de ses remparts, s'est donnée de belles façades cachant la vieille ville, et s'offre des espaces. Les boulevards remplacent les fossés militaires. Le Champ-de-Mars, créé quelques années avant la Révolution, est le lieu de promenade privilégié des valentinois et des visiteurs tout le long de ce XIXe siècle. La vue panoramique que l'on découvre depuis cette terrasse, sur le Rhône, le Vivarais, les ruines du château de Crussol, est fort appréciée et fait même la fierté de ses habitants. Lorsque à la fin du XIXe siècle, les propriétaires veulent vendre leur parcelle de la Robine couvrant 6,5 hectares, située en contrebas, à des promoteurs, des Valentinois s'émeuvent. La meilleure façon de sauvegarder la vue, c'est d'empêcher toute construction et d'y aménager un jardin public. D'ailleurs depuis des décennies, l’accroissement de la population (26 000 habitants en 1900) et l’évolution des modes de vie entraînent de nouveaux besoins, dont la création d'un parc. Cependant, vu le prix élevé (240 000 francs) demandé par les vendeurs, le maire hésite et envisage de n'acheter que la moitié du terrain. Finalement, son conseil municipal décide l'acquisition de toute la parcelle lors de la séance du 20 décembre 1900 image(s) associée(s) au chapitre.

À l'aube du XXe siècle, ce choix judicieux et d'avenir s'intègre parfaitement dans un secteur de la ville en pleine transformation.
La municipalité Chalamet et l'État entreprennent des grands travaux dans ce quartier : la construction d'un nouveau pont sur le Rhône pour remplacer le pont métallique « de fil de fer » de Marc Seguin, le remblaiement et l’alignement de l'avenue Gambetta, l'agrandissement et la modernisation du port, la création d'une place publique aux abords du pont et l'édification d’un nouveau collège au sud du Champ-de-Mars. La réalisation de la plupart de ces grands travaux est favorisée par Émile Loubet, le compatriote drômois devenu président de la République image(s) associée(s) au chapitre.

Toutefois l'achat ne se concrétise pas. En octobre de l'année suivante, Théodore Jouvet, retraité qui a fait fortune dans le négoce du vin propose d'offrir à la ville la somme nécessaire à l'acquisition de la parcelle. Dès lors, la municipalité lance un concours national auprès des architectes paysagistes. Jules Vacherot, responsable de l'aménagement des jardins de l'Exposition universelle de 1900 et directeur des parcs et jardins de la Ville de Paris, et Édouard Redont de Reims en sont les co-lauréats. Leurs projets sont somptueux et trouvés chers, aussi le projet définitif est confié à Alphonse Clerc, ingénieur des Ponts et chaussées, auteur de l'avant-projet, associé à Henry Martinet architecte paysagiste, professeur d'horticulture à Versailles. Le 15 juillet 1903, l'entreprise Nivet de Limoges commence les travaux, et le dimanche 13 août 1905, sous le soleil, accompagné de la foule en liesse, le président de la République, coiffé d'un haut de forme, inaugure successivement le collège qui deviendra lycée Émile Loubet en 1930, puis le parc où il plante un cèdre « arbre de la Mutualité » et le pont de pierre qui ne survivra pas aux bombardements d'août 1944. Les travaux de parachèvement se poursuivent ainsi que ceux d'embellissement avec la mise en place de monuments antiques (taurobole) et de statues ornant le parc : ainsi la stèle de Théodore Jouvet, décédé près de 3 mois après l'inauguration,  Amour et servitude de Marcel Jacques. En 1908, le pavillon du gardien est construit près du jardin fleuriste. Sur son cadran solaire une inscription en latin signifie « Je ne marque que les heures ensoleillées, que toutes le soient pour toi ». L'orangerie, les serres hollandaises, l'enclos des animaux sont aussi réalisés avant la première guerre mondiale, marquant la fin des travaux de création du parc image(s) associée(s) au chapitre.

Aujourd'hui le parc couvre 7,5 hectares, abrite environ 800 arbres d'essences variées. Du « style composite », il associe le jardin à la française sous le belvédère et le style paysager sur la plus grande partie de la surface. Les qualités paysagères et botaniques, l'intérêt historique et statuaire du parc Jouvet sont reconnus officiellement par l'attribution du label national « Jardin remarquable » en 2006.

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