Lectura

Chamonix ou la fascination du Mont-Blanc

Accéder à la galerie d'images La vallée de Chamonix n’a pas toujours suscité l’engouement. Il faut attendre le milieu du XVIIIe siècle pour que le mystère et le danger qui entourent les montagnes de Savoie s’estompent peu à peu. En 1741, deux Anglais, William Windham et Richard Pococke, relatent leur visite de la vallée et leur « découverte » d’un gigantesque glacier qu’ils baptisent la « Mer de Glace » Voir les images se rapportant à ce passage. Ce paysage est pour eux un véritable choc. Les récits de ces « promoteurs » suscitent les premières visites touristiques de Chamonix. Le succès du livre de Jean-Jacques Rousseau, La Nouvelle Héloïse (1761), où la nature est placée au premier plan comme un élément pouvant agir sur les comportements, participe également à cet intérêt pour les espaces naturels extraordinaires. A la fin du XVIIIe siècle, Chamonix accueille déjà pendant la saison d’été environ 1 500 visiteurs. Suite à l’ascension du Mont-Blanc, de nombreux voyageurs viendront contempler la beauté des montagnes et des « glacières » Voir les images se rapportant à ce passage. En effet, en 1786, le Genevois Horace-Bénédict de Saussure finance la première ascension du Mont-Blanc. Le plus haut sommet d’Europe est atteint le 8 août 1786 par deux Chamoniards, le guide Jacques Balmat et le docteur Michel Paccard Voir les images se rapportant à ce passage.
Le XIXe siècle voit ainsi l’ouverture de Chamonix au reste du monde. La diffusion des premières gravures de montagne et la course pour le sommet du Mont-Blanc font connaître la vallée. Le voyage aux « glacières » devient à la mode Voir les images se rapportant à ce passage.

Parmi les plus illustres visiteurs, on peut citer Goethe (1779), Chateaubriand (1805), Madame de Staël, Victor Hugo, Théophile Gautier ou bien encore George Sand qui, habillée en homme et fumant le cigare, fait scandale dans la vallée. Si les écrivains sont au rendez-vous, les scientifiques ne sont pas en reste, parmi lesquels Louis Pasteur. En 1860, il y fait une découverte importante sur le développement des micro-organismes lié à la qualité de l’air. De nombreux notables et bourgeois se rendent près de la Mer de Glace, comme les deux épouses successives de Napoléon, Joséphine de Beauharnais en 1810 et Marie-Louise d’Autriche en 1814, toutes deux sous couvert de l’anonymat. Lorsque la Savoie est annexée à la France en 1860, Napoléon III et l’impératrice Eugénie se rendent sur place pour célébrer ce rattachement et l’Empereur s’engage à faire améliorer l’accès routier menant à l’extrémité de la vallée.

Le XIXe siècle est donc le moment où la région de Chamonix connaît un engouement touristique et un développement économique sans précédent Voir les images se rapportant à ce passage. Le petit bourg agricole change de physionomie et devient un lieu de séjour. On construit de luxueux hôtels et des pavillons en montagne pour accueillir les hôtes de passage Voir les images se rapportant à ce passage. De même, l’arrivée d’étrangers donne naissance à un commerce de curiosités locales (objets en corne, miel, et surtout cristaux). En un demi-siècle, Chamonix est devenue une destination prisée, voire un passage obligé pour de nombreux voyageurs. La fréquentation touristique augmente de façon spectaculaire : on dénombre 5 000 visiteurs en 1850, et 24 000 en 1892. C’est dans cette « effervescence » touristique que naît Venance Payot.