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Venance Payot, un guide-naturaliste

Accéder à la galerie d'images Le nom Payot est porté par une « vieille » famille de cultivateurs de Chamonix. Venance naît le 26 juin 1826, il est le septième enfant de Pierre Joseph Payot (1791-1858) et de Marie Pierrette Simond (1797-1852) Voir les images se rapportant à ce passage.
Cultiver la terre a toujours été le moyen de subsistance des habitants de la vallée du Mont-Blanc, qui vivaient ainsi de leur travail. Mais la génération du père de Venance Payot complète parfois ses revenus en guidant les visiteurs, de plus en plus nombreux, dans les montagnes environnantes. Les montagnards s’offrent à conduire les touristes « à la glace » dans une anarchie générale Voir les images se rapportant à ce passage. Cette activité annexe se développe et connaît sa première catastrophe en 1820 lors de l’expédition du Docteur Hamel. La nécessité de se structurer aboutit à la création en 1821 de la Compagnie des Guides Voir les images se rapportant à ce passage ; le but est de définir des règles précises et d’assurer une sécurité aux visiteurs en s’appuyant sur des hommes compétents Voir les images se rapportant à ce passage. Dès 1828, la Compagnie exerce un véritable poids économique dans la vallée. Les guides accompagnent toutes les personnalités du moment. La Compagnie va même créer une école de langues afin de mieux satisfaire les étrangers. Les guides sont tenus de posséder un carnet, sur lequel les clients ont toute liberté d’inscrire leurs appréciations Voir les images se rapportant à ce passage.
Pierre Payot, le père de Venance, était guide : il a notamment accompagné Alexandre Dumas à la Mer de Glace ; Venance Payot a lui-même fait partie de la Compagnie Voir les images se rapportant à ce passage. Il apprend d’abord le métier de guide en tant que porteur, puis devient aspirant et après un examen devant un jury de pairs, obtient le titre de guide. Par sa profession, il acquiert une sagesse et une maîtrise de soi qui lui permettent de grimper dans toutes les montagnes environnantes. Il accompagne les caravanes de touristes sur les sites alors à la mode : le chemin du Montenvers et la Mer de Glace, la Flégère, les Aiguilles rouges, le Brévent…
Lors de ses courses, il développe un intérêt très marqué pour la géologie, la faune et la flore de sa région. En effet, en parallèle à son métier de guide, Venance Payot est naturaliste. Il ramasse et étudie les roches et les cristaux Voir les images se rapportant à ce passage, cueille et herborise les plantes qu’il rencontre lors de ses excursions Voir les images se rapportant à ce passage. Sa curiosité et ses connaissances naturalistes lui permettent de faire partie d’expéditions scientifiques. Ainsi, en 1849, le botaniste Filippo Parlatore (professeur au Museum d’histoire naturelle de Florence) souligne la curiosité botanique de Venance Payot qui accompagne sa caravane. Et lorsqu’en 1861, le roi de Prusse lance une expédition scientifique au Mont-Blanc, le Docteur William Pitschner (professeur à l’Ecole polytechnique royale de Berlin) permet à Venance Payot et à ses précieuses connaissances de prendre part à l’aventure. Le savant dit de lui : « Un dictionnaire vivant représenté dans la caravane par le botaniste chamoniard Venance Payot ».
Il étonne Stephen d’Arve, avec qui il s’est trouvé aux Grands Mulets Voir les images se rapportant à ce passage : « Venance Payot a déjà fait le tour de notre aiguille et rapporte une riche moisson de phanérogames ». Ses expéditions lui permettent de collecter toutes les espèces botaniques se développant en altitude, dans le périmètre de la vallée de Chamonix, et de travailler à une nomenclature spécifique de cette région.