Les métiers d'art

Les  tiers d’art sont l’héritage de savoir-faire précieusement élaborés au fil des siècles. Riche d’une étonnante diversité d’hommes et de pratiques, ce patrimoine immatériel fait partie de notre culture. Ce sont, en effet, 281 métiers répartis en 16 domaines de compétences qui composent cet univers situé à la croisée de la culture, de l’économie, du patrimoine et de la création.


 Un métier d’art peut être défini par l’association de trois critères :

  • La mise en œuvre de savoir-faire complexes pour transformer la matière.
  • La production d'objets uniques ou des petites séries qui présentent un caractère artistique.
  • Un professionnel qui maîtrise ce métier dans sa globalité.

À l'occasion des Journées Européennes des Métiers d'Art, des rencontres privilégiées avec des professionnels dans leurs ateliers et hors les murs, des démonstrations de savoir-faire, des expositions, des portes ouvertes de centres de formation sont organisées partout en France.


Et le patrimoine écrit

L'évolution de l'Imprimerie, l'édition d'ouvrages, de gravures, la conservation d'archives, la restauration de livres anciens et précieux, ces actions sont le fruit d'un savoir-faire séculaire au cœur du processus de transmission. Parmi les métiers d'art mis à l'honneur durant la semaine du 3 au 8 avril 2018, certains, méconnus sont directement liés au Patrimoine écrit. Focus sur deux métiers sans lesquels les fonds patrimoniaux ne pourraient exister, perdurer et parvenir aux générations futures.


Le graveur en taille-douce

De la gravure...

Le graveur en taille-douce est un spécialiste de la gravure en creux : il utilise le burin, la pointe sèche ou l’acide pour graver une plaque de métal, le plus souvent du cuivre.
Le burin est l'outil qui sert à creuser une plaque métallique, en cuivre ou en acier. C'est une lame d'acier taillée en carrée ou en losange, longue d'une dizaine de centimètres, enfoncée dans un manche en bois en forme de poire. Il existe environ une douzaine de grosseurs variant de 1 mm à 7 mm qui permettent de creuser des tailles nettes, profondes et d'une grande finesse.
La technique de l'eau forte regroupe tous les procédés qui emploient un mordant pour obtenir un creux comme l'aquatinte, la gravure au sucre ou la pointe sèche. Les creux ne sont pas obtenus en travaillant le métal avec un outil mais par l'intermédiaire d'un mordant, solution d’acide nitrique, qui ronge le métal aux endroits non protégés par un vernis anti-mordant, le bitume de Judée.
Les incisions sont ensuite encrées à la main ou au tampon.

... à l'impression

La matrice et le papier humide sont passés sous presse par l’imprimeur en taille-douce. L’impression est la même pour tous les procédés de gravure en taille douce et se segmente en plusieurs étapes, l’humidification du papier, l’encrage de la plaque, l’essuyage, le tirage et le séchage.

Aujourd’hui, les techniques d'impressions traditionnelles se perpétuent principalement à travers la réalisation d’estampes originales. Chaque procédé réclame des compétences et un matériel particulier : les ateliers d’imprimeurs d’art sont donc spécialisés dans une technique. La plupart mettent à la disposition de l’artiste le matériel nécessaire à la réalisation de la matrice et travaille en étroite collaboration avec lui pour l’imprimer.

Retrouvez la fiche métier de l'imprimeur en taille-douce sur le site de l'Institut national des Métiers d'Art lien (url).

Le relieur

L'histoire de la reliure est liée à l'histoire du livre. La reliure de livre est apparue après le codex entre le 2e et le 6e siècle après Jésus Christ. Chaque civilisation a employé ses matériaux, chaque époque de l'histoire du livre a possédé sa propre technique de reliure pour léguer aujourd'hui des manuscrits rares.
Étape nécessaire à la réunion des cahiers écrits et donc à leur lecture, la reliure peut se résumer techniquement à la couture des cahiers, à la pose de plats rigides ou flexibles, qui ne sont pas solidaires du corps d’ouvrage, et d’un matériau de couvrure des plats.

La fonction du relieur est de protéger le livre, de l'embellir, d’augmenter sa durée de vie et de faciliter sa consultation. L’habillage d’un livre s'envisage en fonction de son usage futur qui définit trois grands types de reliure : la reliure courante, la reliure d’art et la restauration de reliure.
La reliure courante ou classique est la plus pratiquée. Ce type de reliure ne fait pas appel à la créativité, c’est généralement un travail sobre et solide pour une clientèle qui se compose de particuliers et d’institutions : bibliothèques, archives, ministères et mairies. La reliure française est de notoriété internationale et beaucoup d’étrangers (Italie, Espagne, Pays de l’Est, Japon) viennent se former en France.
La reliure d’art, ou contemporaine, singularise un ouvrage en lui conférant une esthétique. Elle représente une partie de la reliure artisanale et s’applique à des éditions originales souvent illustrées. Elle s’adresse essentiellement aux bibliophiles, collectionneurs de livres rares... Certaines bibliothèques publiques font appel à la reliure contemporaine pour valoriser leurs fonds (Bibliothèque Historique de la ville de Paris, de Riom, de Belfort ou d’Auxerre…).
La restauration de reliure est appliquée aux livres d'une valeur historique ou artistique inestimable qui ont été endommagés. Le restaurateur de reliures intervient afin de leur rendre un aspect et une solidité aussi proches que possible de l'état d'origine, sans en modifier pour autant la valeur documentaire ou artistique. Le maintien de l'originalité du document est le souci déontologique majeur du restaurateur.

Certaines institutions comme la Bibliothèque Nationale de France, le Sénat, l'Assemblée Nationale ou certains musées possèdent des ateliers de reliure intégrés.

Retrouvez la fiche-métier du relieur sur le site de  l'Institut national des Métiers d'Art lien (url).
Pour en savoir plus sur le vocabulaire et la technique de la reliure, retrouvez le document "La reliure entre art et technique"(lien url) sur le site de la Bibliothèque nationale de France.

Les Journées Européennes des Métiers d’Art (JEMA)

Initiées et coordonnées par l’Institut National des Métiers d'Art (lien url), les Journées Européennes des Métiers d'Art portent pour ambition la valorisation du patrimoine immatériel et vivant. Elles fédèrent et mobilisent l’ensemble des acteurs du secteur. Les professionnels des métiers d’art sont au cœur de l’événement : portes ouvertes d’ateliers et de centres de formation, expositions, rencontres, démonstrations de savoir-faire, circuits de découverte, etc. Ces journées sont organisées chaque année, dans toutes les régions de France.


Informations pratiques

Du 3 au 8 avril 2018 dans toute la France.

Pour retrouver le programme des événements de l'édition 2018, rendez-vous sur le site  des Journées Européennes des Métiers d'Art (lien url)