Le concept

Pour chaque Flashback, un auteur de bande dessinée visite les fonds patrimoniaux d'une bibliothèque. À partir de ses découvertes, il réalise une bande dessinée leur faisant écho. Celle-ci est ensuite traitée par Stripop créative (nouvel onglet), pour devenir une bande dessinée numérique animée, accompagnée d'une description audio.

En 2018, huit collaborations avec des auteurs ont été mises en place pour la réalisation de bandes dessinées inédites.

Partez à la découverte des documents et fonds singuliers des bibliothèques de la région Auvergne-Rhône-Alpes en vous laissant guider par les bulles.

Expérimentation numérique, saison 2

En 2017, avec la saison 1 des Flashbacks du patrimoine, Lectura +, portail du patrimoine écrit et graphique en Auvergne-Rhône-Alpes, expérimentait son lab numérique avec la mise en ligne de contenus audio. En 2018, en s'associant à Stripop créative (nouvel onglet) pour la réalisation de la saison 2 des Flashbacks du patrimoine, ce sont les bandes dessinées  numériques animées qui deviennent accessibles au plus grand nombre grâce à l'audiodescription.


Un projet soutenu par l'appel à projets national  Patrimoine écrit 2017 du Service du Livre et de la Lecture du Ministère de la Culture.


L'audiodescription est un ensemble de techniques qui permet de rendre des films, des spectacles ou des expositions, accessibles aux personnes empêchées de lire, grâce à un texte en voix off qui décrit les éléments visuels de l'œuvre. Pour les Flashbacks du patrimoine de la saison 2, la voix est placée entre les sections de bulles.

 

Flashback 8 - Le Théâtre d'agriculture d'Olivier de Serres par Yann Dégruel.

Auteur : Yann Dégruel (nouvel onglet), d'après un scénario de Anne Autissier.
Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : Fonds ancien (nouvel onglet).

Le Théâtre d'agriculture et mesnage des champs d'Olivier de Serres

La médiathèque Élisabeth et Roger Vailland de Bourg-en-Bresse conserve dans son fonds ancien plusieurs éditions du Théâtre d'agriculture et mesnage des champs d'Olivier de Serres datant de 1600, 1663 et 1803.


Olivier de Serres, seigneur du Pradel

Olivier de Serres est né en 1539, à Villeneuve-de-Berg, petit bourg du Vivarais, en rive droite de la moyenne vallée du Rhône.
Il a passé sa vie au pied du Massif des Coirons, vaste épanchement basaltique du sud du Massif central. Il est le fils de commerçants en tissus de Villeneuve et a fait des études poussées de droit. Il a participé, comme officier, aux combats qui l'opposaient, lui et ses coreligionnaires protestants, aux troupes catholiques.
En 1578, à la fin du mois d'août, il arrive avec sa famille et deux ou trois serviteurs dans la ferme du Pradel qu'il a achetée quelques années auparavant et dont il va arrondir patiemment le domaine. Ce retour à la terre d'un intellectuel va être particulièrement fructueux. Olivier de Serres est un diplomate qui sait négocier les trêves entre les deux partis et, de ce fait, on le laisse relativement en paix. Il va consacrer son existence à faire de sa propriété une exploitation modèle et il écrit le résultat de ses lectures très étendues et de ses expériences agronomiques personnelles.
Il a non seulement appris les informations dans les livres, mais il les a expérimentées dans son jardin, dans ses étables et dans ses champs.

Le Théâtre d’agriculture et mesnage des champs

L'ouvrage Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, qui témoigne des observations, des réflexions et des réalisations d'Olivier de Serres, paraît en 1600. C'est la somme des connaissances agronomiques de la fin du 16e siècle. Olivier de Serres sera l'artisan, au début du règne de Henri IV, de l'extension de la culture du mûrier et de l'élevage du ver à soie. Ses idées et ses expériences agronomiques, malheureusement ignorées du pouvoir, dépassaient de loin cette production de luxe.
L'ouvrage connaît le succès avec une vingtaine d’éditions jusqu’en 1675. À la révocation de l’Édit de Nantes en 1686, il tombe dans l'oubli ; il est redécouvert à la fin du 18e siècle.

Source : Extrait de Jean Boulaine, Histoire de l'agronomie en France , 2ème édition, 1996, Éditions Tec & Doc.

Pour aller plus loin :

  • Retrouvez les éditions conservées par la médiathèque Élisabeth et Roger Vailland de Bourg-en-Bresse dans le catalogue en ligne : Bourg-en-Doc (nouvel onglet)
  • Retrouvez la biographie complète d'Olivier de Serres, le détail des éditions du Théâtre d'agriculture et mesnage des champs, ainsi qu'une bibliographie relative à l'auteur et son œuvre sur le site de l'Institut Olivier de Serres (nouvel onglet), qui occupe aujourd'hui le domaine du Pradel.
  • Caryl Lambert et Tom Joseph, Monsieur du Pradel, Olivier de Serres, ed. Le fond des choses, 2006.
  • La médiathèque Élisabeth et Roger Vailland de Bourg-en-Bresse conserve par ailleurs le fonds de la Société des Naturalistes et Archéologues de l'Ain qui comporte de nombreux ouvrages de botanique et pomologie avec de très belles planches en couleurs et dessins originaux : Collections numérisées (nouvel onglet).

 

Flashback 7 - La Danse macabre, une aventure des Millennials par The NEB studio.


Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : La Danse macabre, Guy Marchant, 1485. Fonds ancien, Grande Chartreuse(nouvel onglet).

La Danse macabre

La Bibliothèque de Grenoble possède l'exemplaire unique de la première édition de la Danse macabre, imprimé par Guy Marchant à Paris en 1485.
Cet exemplaire, qui a autrefois appartenu aux collections de la Grande Chartreuse, est remarquable non seulement parce qu'il contient la première reproduction imprimée de la Danse macabre, mais aussi parce que cette reproduction a une parenté étroite avec la première danse connue peinte en 1424 au charnier des Innocents à Paris, fresque aujourd'hui disparue.

La Danse macabre est un des thèmes, qui au Moyen-Age se rattache à l'idée de la mort, en insistant sur le fait que celle-ci nivelle toutes les conditions sociales. Le thème semble commun à toute l'Europe des 15e et 16e siècles. Dans cette danse, les morts emmènent avec eux les vivants sans qu'ils puissent résister.
Les planches paraissent avoir été dessinées et gravées par Pierre le Rouge. Chacune d'entre elles, exceptée la première, représente la mort sous la forme d'un squelette animé, surprenant des personnages choisis dans les divers états de la société, et contient deux sujets, suivis de quatre strophes de huit vers disposées sur deux colonnes. Par exception, le texte des folios 7 recto et 9 verso comprend cinq strophes, la cinquième, dont chaque vers occupe deux lignes, forme une troisième colonne.
Les gravures représentent une série de couples formés d'un vivant et d'un cadavre. Ces couples sont rangés par catégories sociales, un laïc alternant avec un ecclésiastique.

Dans l'édition de 1485, on peut voir successivement des groupes pape-empereur, cardinal-roi, patriarche-connétable, archevêque-chevalier, évêque-écuyer, abbé-bailli, chanoine-marchand, chartreux-sergent, moine-usurier, curé-laboureur, etc.
Cette édition, qui ne renferme que la danse des hommes, est considérée comme la première de toutes les éditions des danses macabres; cet exemplaire est le seul connu en France.

La Grande Chartreuse

Situé à 1190 m d’altitude, le monastère de la Grande Chartreuse est entièrement voué au silence et à la prière des moines. Saint Bruno s’implanta en 1084 dans un petit ermitage à Saint-Pierre de Chartreuse et depuis plus de 900 ans, la vie monastique y est toujours présente.

La collection du monastère de la Grande Chartreuse, confisquée à la Révolution française, entre dans les collections de la Bibliothèque municipale de Grenoble et permet à celle-ci de s'enrichir de 3543 volumes dont 400 manuscrits, parmi lesquels 43 Bibles dont les plus précieuses datent des 11e et 12e siècles, d'ouvrages liturgiques et de manuscrits d'étude.

Pour aller plus loin :

  • Consultez l'ouvrage en ligne sur le portail numérique de la Bibliothèque de Grenoble : Pagella (nouvel onglet).
  • La danse macabre de 1485 et les fresques du charnier des Innocents par Pierre Vailland in La mort au Moyen-Âge, Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 1975, en ligne sur www.persee.fr (nouvel onglet).

 

Flashback 6 - Les Aventuriers de la réserve perdue par Arnü West

     

Les collections patrimoniales de la Médiathèque de Valence

Les collections patrimoniales de la Médiathèque de Valence, classée depuis 1945, représentent plus de 65 000 documents, en comptant la documentation régionale, patrimoine de demain. Héritière de la bibliothèque de l’ordre de Saint-Ruf (12e–18e siècle), et de la bibliothèque de l’Université (1452-1790), la Bibliothèque de Valence a été dotée des saisies révolutionnaires (collections ecclésiastiques et privées) et des confiscations lors de la séparation de l’Église et de l’État en 1905.
Elle s’est également enrichie à la faveur de dons et legs, sans oublier les achats réguliers effectués par la Ville.
Cette collection historique conserve d’importants ouvrages anciens et précieux, parmi lesquels :
  • des manuscrits médiévaux et modernes ;
  • des imprimés, du 15e au 19e siècle (39 incunables, plus de 6 000 ouvrages de droit, théologie, littérature, et histoire du 16e au 19e siècle) :
  • différents grands ouvrages des 18e et 19e siècles  tels que  la première Encyclopédie de Diderot et d’Alembert, l’ensemble des gravures de Piranèse, et la Description de l’Égypte lors de l’expédition de Bonaparte.
La documentation régionale, de nature encyclopédique, réunit près de 20 000 documents concernant Valence, la Drôme, la province du Dauphiné et, une partie de l’Ardèche depuis le 15e siècle jusqu'à aujourd’hui. Elle est constituée de documents très variés : monographies, journaux locaux, photographies, cartes postales, gravures, affiches, estampes, cartes, partitions, jeux, etc.
Le fonds compte aussi des livres de bibliophilie contemporaine ainsi que des fonds spécifiques comme les archives de la communauté de travail BOIMONDAU, la bibliothèque du poète ardéchois Paul Vincensini, des documents relatifs aux chantiers de la jeunesse, le fonds Marius Villard, le fonds Adolphe Rochas, le fonds Maurice Champavier ou encore le legs Belat.

  • Joseph Belat (1843-1904), ancien maire de Valence, a fait don de sa bibliothèque personnelle (à dominante de droit) à la bibliothèque municipale de Valence. Le livre de prières en arabe, qui transporte le personnage d'Arnü West dans le flashback 6, est issu de ce legs.
Pour assurer une sécurité maximale des collections anciennes, la médiathèque dispose d'une réserve précieuse, fantasmée par Arnü West dans la bande dessinée numérique. Le volume des collections est à l'origine d'un premier déménagement des locaux en 1911. Fin 2019, le site historique de Latour-Maubourg à Valence accueillera les collections patrimoniales de la médiathèque de Valence dans des locaux plus spacieux et mieux adaptés à la conservation et à la communication des documents aux usagers.

Latour-Maubourg, un nouveau site pour les collections patrimoniales

Du nom du marquis de Latour-Maubourg, général d’Empire drômois, cette caserne, édifiée dans le dernier quart du 19e siècle, se compose d’un bâtiment central pour le logement des soldats, de deux rangées d’écuries docks, d’un manège dans l’axe du quartier et de quatre entités pour l’entretien des chevaux. Après une phase de destruction partielle des bâtiments et de réhabilitation de trois ensembles bâtis, le bâtiment central, abritera le futur pôle Médiathèque-Archives de la communauté d’agglomération Valence Romans Agglo.
Les archives intercommunales, les archives de la ville de Valence et les fonds anciens de la médiathèque seront réunis en un lieu unique. Sur près de 2 000 mètres carrés et 6 kilomètres de rayonnages, une variété de documents seront stockés avec le plus grand soin : ouvrages, cartes, plans, incunables, manuscrits, fonds photographiques, maquettes, etc.  et seront consultables soit sur fichier numérisé, soit sous format papier.

Pour aller plus loin :

Parcourez les collections sur L'Empreinte, histoires de Drôme et d'Ardèche (nouvel onglet)

Bibliothèque numérique patrimoniale portée par les médiathèques de Valence Romans Agglo. Découvrez près de 4 000 documents : cartes postales, photographies anciennes, plans, manuscrits, livres et revues anciennes... couvrant les départements de la Drôme et de l’Ardèche.


 

Flashback 5 - René Gagès, 40 ans d'architecture à Lyon par Ivan Brun

     
Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : Fonds de la Documentation régionale (nouvel onglet).

René Gagès dans les fonds de la Documentation régionale

René Gagès (1921-2008)

Né à Lyon en 1921, René Gagès est un acteur majeur de la scène architecturale de l’après-guerre. Il mène une carrière internationale et participe à la transformation de Lyon dès les années 1950. 
Avec la construction de l'unité de Bron-Parilly (1952-1960) René Gagès, inspiré par Le Corbusier (1887-1965), défend l'idée d'une modernité "plurielle", d'une architecture basée sur la fonction. Pour ce projet, il réalise un habitat innovant, comprenant plus de 2 000 logements dans 8 unités de construction (UC).
L'architecte est également à l'origine du centre d'échanges de Perrache (1972-1976), premier pôle de transport multimodal, tout à la fois projet urbain et architectural qui réunit une gare ferroviaire, une station de tramway, une plateforme de bus et un échangeur d'autoroute.
En 1984, il réalise une "grande première" en France en intégrant à l'ensemble Kitchener-Quarantaine une boucle d'autoroute : un gymnase et un immeuble de bureaux absorbent en partie l'imposante infrastructure.
Ses programmes multifonctionnels, complexes, mêlant urbanisme, architecture et expériences plastiques marquent le paysage urbain lyonnais et rhônalpin.

La Documentation régionale

Le service de la Documentation régionale,  installé au quatrième étage de la Bibliothèque municipale de la Part-Dieu, assure la collection et la conservation de toute documentation sur Lyon et les départements de l'ancienne région Rhône-Alpes et gère le service du dépôt légal (nouvel onglet). Il accueille les publics et répond aux demandes documentaires concernant l'actualité et l'histoire de la métropole lyonnaise et de la région. Les collections sont particulièrement riches en histoire et en urbanisme.   
De nombreux ouvrages, brochures, titres de presse, revues, films, cartes, guides sont en accès libre. Certains documents quant à eux sont conservés dans le silo (magasin) en raison de leur statut patrimonial, ils peuvent être consultés sur demande si leur état le permet. Les revues et les articles de presse permettent notamment de retracer l'histoire des projets architecturaux de René Gagès. 

La base Photographes en Rhône-Alpes permet d'accéder en ligne aux collections de photographies constituées par la Bibliothèque municipale de Lyon. Nombre de clichés présentent les constructions de René Gagès : Photographes en Rhône-Alpes (nouvel onglet)

Pour aller plus loin :

  • Bibliothèque numérique de Lyon : numelyo (nouvel onglet)
  • René Gagès, la permanence de la modernité par Philippe Dufieux, édité par le C.A.U.E de Haute-Savoie, 2017.

 

Flashback 4 - L'Auberge par Tommy Redolfi

     
Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : Fonds Savoie (nouvel onglet) et fonds Venance Payot (nouvel onglet)

La littérature alpine dans le fonds Savoie et le fonds Venance Payot

Notice sur la découverte de cadavres après quarante et un ans de séjour dans la glace de Stéphen d'Arve

Une brochure très rare intitulée Notice sur la découverte de cadavres après quarante et un ans de séjour dans la glace est conservée dans le fonds Savoie de la médiathèque Bonlieu à Annecy.

Éditée à Chamonix, en 1861, par le naturaliste Venance Payot (1826-1902)(nouvel onglet), elle fait partie d’un ensemble d’ouvrages donnés à la bibliothèque d’Annecy par ce dernier constituant le fonds Payot. Sur la deuxième de couverture, on peut observer une des étiquettes papier du naturaliste.

L’auteur de cette brochure est le vicomte Eugène Edmond Camille de Catelin (1820-1909), plus connu sous le pseudonyme Stéphen d’Arve. Homme de lettres, il fut commissaire de police à Chamonix de 1861 à 1868 avant d’être affecté à Chambéry. Adepte de l’alpinisme et passionné de haute montagne, il s’improvise journaliste des Alpes. Il fonde ainsi le journal L’ Abeille de Chamonix.

Cet ouvrage est le premier à relater une découverte de débris humains dans un glacier du Mont-Blanc. Le 15 août 1861, en effet, un guide revenant d’une excursion au glacier des Bossons apporte aux autorités des restes humains et des objets.

Deux corps sont rapidement distingués et une forte hypothèse sur leur identité s’impose : il s’agirait de Pierre Balmat et Pierre Carrier.

Ces guides ont disparu dans la catastrophe du 20 août 1820, emportés par une plaque à vent au niveau des Rochers Rouges.

Ces dépouilles rejetées par la marche du glacier ont beaucoup ému la population et ont donné libre cours à l’imagination des touristes et des journalistes qui colportèrent et déformèrent les faits comme s’ils en avaient tous été témoins.


Les récits d’ascensions et de catastrophes forment l’essentiel de la littérature alpine du 19e siècle, la plupart n’étaient pas réédités après épuisement. Ce document original a donc une grande valeur patrimoniale.


Source : BiblioFil, le réseau des bibliothèques de la commune nouvelle d'Anecy (nouvel onglet)

Les écrivains à la montagne  de Claire-Eliane Engel et Charles Vallot

Publiée en 2 volumes en 1934 et 1936, cette somme sur la littérature alpine fait date. Elle est l'œuvre d'une jeune universitaire d'à peine 30 ans, Claire-Eliane Engel et de Charles Vallot, cartographe.


Un peu alpiniste elle-même, Claire-Eliane Engel dresse un panorama exhaustif et inédit des premières ascensions jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, et du champ de bataille qu'ont aussi été les Alpes durant cette période.

Charles Vallot, quant à lui, est l'auteur des guides d'ascensions dans le Massif du Mont-Blanc portant son nom, et qui furent un succès d'édition. Il est aussi le cousin de Joseph Vallot, scientifique et alpiniste connu pour son refuge-observatoire construit sur le toit de l'Europe à la fin du 19e siècle.

Ces ouvrages éclairent sur l'évolution de la perception de la montagne - on parle plutôt, en matière littéraire, de sentiment de la montagne. Si l'on retrouve des textes de grandes figures de la littérature européenne du 17e au19e siècle, ce florilège fait aussi la part belle à des auteurs moins connus, mais de grande valeur littéraire, tout aussi fascinés par l'univers alpin. Ces descriptions ou récits illustrent, soit les multiples dangers qu'elle fait craindre, soit la fascination romantique qu'elle exerce, exaltant ses beautés et les exploits inédits de courageux ascensionnistes.


Source : médiathèque Bonlieu d'Annecy.

L'Auberge de Guy de Maupassant

Selon Claire-Eliane Engel dans Les écrivains à la montagne :

« Ainsi, la place que tient la montagne dans l’œuvre de Maupassant est réduite, mais il lui a cependant consacré une nouvelle très caractéristique, l'Auberge, publiée dans Le Horla. En 1877, il avait fait une cure à Louèche. Lui a-t-on raconté là-bas une sinistre histoire de chamois perdu dans la montagne, de gardien de refuge devenu fou ? Le cadre, évoqué avec puissance, est l'âpre décor dans lequel se joue une fois de plus le drame qui hante l'esprit de Maupassant, celui de la peur et de la folie. On retrouve ici toute la passion morbide de l'auteur pour la solitude, ses analyses minutieuses et froides des sourdes terreurs de l'âme humaine. L'idée fixe, l'alcool, l'abrutissement dans la démence, tout cela se succède d'une marche implacable, dans le cadre des Alpes d'hiver »

Pour aller plus loin :


 

Flashback 3 - Le Bréviaire de Marie par David Combet

     

Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : Fonds ancien (nouvel onglet)

Le Bréviaire de Marie de Savoie

Le Bréviaire de Marie de Savoie est une pièce singulière du fonds ancien de la bibliothèque.

Prestigieux témoin de l’enluminure milanaise de la première moitié du 15e siècle, ce bréviaire franciscain a été enluminé pour Marie de Savoie, fille d’Amédée VIII et de Marie de Bourgogne, à l’occasion de son mariage en 1428 avec Filippo Maria Visconti, duc de Milan.
Ce mariage a scellé l’alliance politique entre la Maison de Savoie (armes à la croix d’argent) et les Visconti (armes à l’aigle).
Vraisemblablement réalisé entre 1431 et 1438, le Bréviaire est d’une rare profusion décorative. Le Maître des Vitae Imperatorum, l’un des enlumineurs préférés du duc Visconti, a non seulement peint les traditionnelles initiales historiées des divisions majeures du texte, mais il a animé les marges d’une multitude de putti, acteurs profanes de scènes de jeux ou de combats, et de magnifiques animaux en style « naturaliste ».
Pendant longtemps caché dans le château de Chambéry sous des vieux papiers, il a ainsi échappé au fil des siècles aux différents pillages et destructions. Il est entré à la bibliothèque de Chambéry entre 1820 et 1828 dans des circonstances inconnues.

Source : médiathèque Jean-Jacques Rousseau de Chambéry.

Pour aller plus loin :

  • Retrouvez un extrait de la thèse d'Anne Ritz-Guilbert, « Extrait de la deuxième partie (chapitre I) « Le Bréviaire de Marie de Savoie, un manuscrit à plusieurs mains », p. 75-93. », in Des drôleries gothiques au bestiaire de Pisanello. Le Bréviaire de Marie de Savoie, Paris, INHA/CTHS (« Les Essais de l'INHA ») sur le site de l'Institut national d'histoire de l'art (nouvel onglet).

 

Flashback 2 - Les éphémères par Arnaud Quéré


     
Bibliothèque partenaire : Médiathèque de Roanne (nouvel onglet)
Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : Fonds roannais (nouvel onglet)

Les éphémères dans le fonds roannais

Au pays des pictopublicephiles en herbe ! 

Avant de commencer : un pictopublicephile est un collectionneur d'albums d’images publicitaires.

Patiemment traquées, collectées, admirées, classées, échangées, admirées de nouveau, reclassées pour enfin être délaissées, les images publicitaires constituent le témoignage d'une époque désormais révolue. Celle où, dans le contexte de la Révolution industrielle, commerçants et industriels découvraient la notion de concurrence. Là où jadis le monopole et les pratiques commerciales aléatoires avaient cours. Dès lors, comment faire pour tirer son épingle du jeu ?


Du Bo… Du Bon… Du Bon Marché


Vers 1887 Aristide Boucicaut, propriétaire du Bon Marché, eut une idée de génie : faire la promotion de ses magasins par le truchement de vignettes publicitaires. Une fois le concept établi, encore fallait-il pouvoir le mettre en œuvre. Fort heureusement pour lui, la Révolution industrielle favorisa l’éclosion de techniques permettant la reproduction et, de fait, la diffusion à grande échelle des images. Au premier rang de ces innovations, la chromolithographie s’imposa rapidement comme la technique reine.

Chaque jeudi, afin d’inciter les clients à revenir régulièrement dans les magasins de Boucicaut, de nouvelles vignettes étaient proposées gratuitement aux enfants venant accompagnés de leur mère ! Le succès fut immédiat et le concept se diffusa comme une trainée de poudre dans la majorité des villes de France. Roanne n'échappa pas à cette folie publicitaire et certaines enseignes intégrèrent rapidement l'intérêt d’utiliser ce concept afin de marquer les esprits des consommateurs locaux.

Les 600 vignettes publicitaires faisant partie des collections de la médiathèque témoignent de cet engouement. Au détour des adresses, c’est toute une activité commerciale qui reprend vie. Là, une élégante arbore fièrement le bibi qu’elle vient de s’offrir à la chapellerie Leras. Ici, un passant rêvasse devant parapluies et ombrelles exposés dans la vitrine de la parasolerie Moderne. Plus loin, au sortir de la pharmacie de la Loire, un enfant grimace déjà à l’idée d’avaler l’huile de foie de morue que sa mère vient d’acheter.

Le poids des mots, le choc des chromos


Afin de toucher in fine les parents, la vignette publicitaire se devait avant tout de plaire aux enfants.

C’est ainsi que fleurirent des chromolithographies aux saynètes humoristiques parodiant la vie quotidienne. Cependant, il fallait également emporter l’adhésion des parents. Des sujets plus sérieux traités dans une dimension pédagogique firent alors leur apparition.

Au fil des pages de la collection roannaise, l’évolution des mentalités se déroule. Les images les plus anciennes, toutes de dorures et de rouges profonds, donnent à voir des figures militaires ainsi que des leçons de morale propres à former l’esprit patriotique et civique des futurs citoyens. S’ensuivent des publicités qui exaltent l’histoire coloniale de la France au travers d’une iconographie exotique, où l’occident se voit porteur de civilisation et garant de l’ordre.

Au fil du temps, l’or et les couleurs tranchées s’éclipsèrent afin de laisser place à des illustrations plus naturalistes et à visée encyclopédique.


La loi des séries


Ce fut l’ère des séries thématiques : la botanique, les animaux, les régions de France, les blasons et costumes du monde… tout sujet jugé propre à exacerber la collectionnite et surtout la consommation des jeunes amateurs.

Alors que les premières images publicitaires permirent aux commerces de se faire connaître, les séries thématiques furent plutôt mises en place afin d’assurer la vente de produits de consommation non indispensables, mais soumis à une concurrence galopante. C’est ainsi que le chocolat Pupier de Saint-Étienne put rivaliser face à des maîtres incontestés du marché tels que Menier ou Weiss.

Bien que contrairement à son illustre concurrente, La Vache sérieuse ne soit pas restée dans les mémoires, les vignettes publicitaires nombreuses et variées conservées dans les collections roannaises témoignent qu’elle a tout autant compté dans le paysage des spécialités fromagères.


Si les vignettes publicitaires sont généralement peu représentées dans les collections des médiathèques, c’est avant tout parce qu’elles ont souffert d’être pourvoyeuses de messages mercantiles. De fait, elles furent longtemps considérées comme n’étant pas dignes de côtoyer des collections plus nobles. Elles n’en constituent pas moins des témoignages d’importance propres à éclairer, plus que les produits ou les magasins qu’elles vantent, la société qui les a vues éclore.

Retrouvez les documents numérisés de la médiathèque de Roanne sur le site Mémo-Roanne (lien url).

Pour aller plus loin :

  • Le musée de l'Imprimerie et de la communication graphique de Lyon présente l'exposition Andy Warhol Ephemera du 23 mars 2018 au 16 septembre 2018. Retrouvez la présentation et les informations pratiques de cette exposition dans la rubrique agenda de Lectura Plus (nouvel onglet).

 

Flashback 1 - Francis Garnier par Halfbob


     

Auteur : Halfbob (nouvel onglet)

Bibliothèque partenaire : Médiathèque de Tarentaize, Saint-Étienne (nouvel onglet).
Documents patrimoniaux à l'origine de cette création
: Fonds forézien (nouvel onglet).

Francis Garnier dans le fonds forézien

Il y a un peu plus de 150 ans, naissait Francis Garnier, par Robert Bonneville, Bulletin du vieux Saint-Étienne n°159, p.66 à 70.

"Francis Garnier, dont toute la carrière se déroula en Extrême-Orient, se montra un partisan convaincu de l'implantation française en Indochine. Il participa comme enseigne aux expéditions de Chine puis de Cochinchine (1860-62) avant de prendre part à la grande exploration de Doudart de Lagree en 1866 dans le bassin du Mékong, dont il remonta le cours et explora les rives (1866-68). Après la mort de celui-ci, il prit la tête de l'expédition, pénétra dans le Yunnan et revint par le Yang Tsé Kiang et Chang-Mai. Il publiera une admirable relation de cette expédition, l'une des plus remarquables du siècle : "Voyage d'exploration en Indochine (1866-68)".

Après avoir participé à la défense de Paris, le valeureux officier retourne en Extrême-Orient en remontant le Yang Tsé Kiang jusqu'aux rapides. Il avait découvert l'importance de la vallée du Song Koi grâce à la navigabilité du Fleuve Rouge reliant le Tonkin au Yunnan chinois. Il accepta la mission que lui confia le gouverneur de Cochinchine, l'Amiral Dupré, d'intervenir à Hanoï afin d'obtenir l'ouverture du fleuve au commerce français, (et, donc du Tonkin à notre influence). Face à l'hostilité des mandarins, Garnier qui ne disposait que de 120 hommes, n'hésita cependant pas à s'attaquer à la citadelle d'Hanoï, défendue par 7000 annamites. Il parvint pourtant à s'en emparer. Cet exploit qui fut le prélude à une campagne de 3 semaines au bout de laquelle il triompha de toutes les forteresses du delta avec le soutien des chrétiens du pays. Mais il fut désavoué par Dupré et ne reçut pas les renforts escomptés. C'est au cours d'une embuscade aux portes d'Hanoï qu'il fut tué par les Pavillons noirs."


Retrouvez le texte de Robert Bonneville dans son intégralité et en version digitale sur le site de la médiathèque de Saint-Étienne (nouvel onglet).

Pour aller plus loin, retrouvez tous les ouvrages écrits par Francis Garnier ou concernant son histoire sur le site de la médiathèque de Saint-Étienne (nouvel onglet).


 
Halfbob.<br>©Chloé Vollmer-Lo.
Halfbob.
©Chloé Vollmer-Lo.
Arnaud Quéré<br>©A.Quéré
Arnaud Quéré
©A.Quéré
David Combet.<br>©Florent Blache
David Combet.
©Florent Blache
Tommy Redolfi.<br>©Tommy Redolfi
Tommy Redolfi.
©Tommy Redolfi
Yann Dégruel.<br>©Yann Dégruel
Yann Dégruel.
©Yann Dégruel
Arnü West<br>©David Basso
Arnü West
©David Basso
Ivan Brun.<br>©xkeidax
Ivan Brun.
©xkeidax
Visuel du collectif The NEB Studio.<br>©Neb studio
Visuel du collectif The NEB Studio.
©Neb studio

Philippe Rolland, webdesigner, passionné de BD numérique est le fondateur de Stripop Studio.
Depuis plusieurs années il travaille sur un nouveau format de BD numérique et interactive : le Stripop. La bande dessinée est un média populaire qui est aujourd'hui utilisé dans la pub, la communication et le e-learning.
Stripop Studio conçoit des BD 2.0 adaptées au monde numérique en améliorant les fonctionnalités web et multimédia.

Site internet : http://stripop.com/


 

Découvrir les autres saisons des Flashbacks du patrimoine

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