Complément d'information

L’Écho du Mont-Blanc : journal de la Division d’Annecy (20 juin 1848 - 29 mai 1849)
L’Écho du Mont-Blanc (1er juin 1849 - 18 décembre 1856)

Journal « conservateur virulent, et ardent défenseur des intérêts religieux » (Sylvain Milbach).

Il épouse, pour la Savoie du Nord, à peu près la ligne éditoriale du Courrier des Alpes, édité à Chambéry (1843-1903). Anti-annexionniste et fidèle à la monarchie sarde en 1848-1849, la feuille conservatrice critique de plus en plus véhémentement le parlement sarde dans les années 1850, avec la montée des lois anticléricales et se tourne vers la France, annonçant le soutien des conservateurs savoyards à l’annexion de la Savoie par la France en 1860.
Source : La presse en Savoie, Y. Tyl, p. 8 ; revue l’Histoire de Savoie n°111, 1993 ; cote ADHS PER 1408. Entre Piémont et France : la Savoie déroutée, 1848-1858, Sylvain Milbach. Chambéry, 2008. Cote ADHS : BIB 7535.

Il succède le 16 juin 1848 au Journal de la Division d’Annecy.
En 1848-1849, le journal poursuit la même ligne éditoriale que le Journal de la Division d’Annecy : soutien à la monarchie constitutionnelle, refus de toute annexion avec la République française. Puis progressivement après 1850, le journal se tourne vers la France impériale et critique le parlement sarde et le libéralisme des hommes d’État piémontais, comme Cavour, qualifié de « despote piémontais » dans son édition du 10 avril 1852. Le journal s’oppose régulièrement aux journaux libéraux : le Patriote Savoisien, puis le Constitutionnel Savoisien, journaux édités à Chambéry, et le Moniteur Savoisien, édité à Annecy entre 1853 et 1857. Avec le Bon Sens né en 1851, l’Écho du Mont-Blanc est le représentant de la presse catholique fidèle à la Maison de Savoie. « Aimé Burdet et le chanoine Poncet [l’animateur du Bon Sens] en faisaient le journal du parti catholique et ses rédacteurs s’insurgeaient régulièrement contre le Journal de Turin (…) et contre les journaux piémontais libéraux ou même gouvernementaux comme la Gazette de Savoie, taxés de rouge, tandis que le Patriote Savoisien était qualifié de "feuille calomnieuse de Chambéry". Comme le Bon Sens, le journal penchait en faveur de la monarchie constitutionnelle, mais critiquait le gouvernement pour ses prises de position anticléricales. » (Y. Tyl, p. 12).
En vérité, « la loi de 1850 (loi Siccardi) sur la suppression de la juridiction ecclésiastique, et celle de 1855 (loi Rattazzi) qui supprimait un certain nombre de congrégations religieuses, éloignèrent plus encore de la monarchie sarde les conservateurs qui jetaient des regards d’envie vers la France impériale » (L’Annexion et la presse savoisienne, Louis Dépollier, 1910 ; préface, p. XI ; cote ADHS : Livres 1449).
Il accueille avec bienveillance le coup d’État de Napoléon le 2 décembre 1852 : « le 2 décembre met fin à cet odieux régime inauguré en février 1848 » (12 décembre 1851, n°525).
Dans l'édition du 18 avril 1853, le journal titre sur les « souffrances de la Savoie », abandonnée par Turin et appauvrie. Dans l’édition du 1er juillet 1853, le journal titre sur les « les courtisans du pouvoir et la misère de la Savoie ».
Le début de l’année 1855 est marqué notamment par plusieurs décès dans la famille royale. Ces drames font apparaître que, malgré les attaques contre la politique de Turin, le journal reste attaché à la famille royale et à la nation sarde : mort de la reine Marie-Thérèse (édition du 16 janvier 1855), de la reine Marie-Adélaïde, « l’auguste et sainte épouse de Victor Emmanuel » (édition du 23 janvier 1855), puis du « généreux » et « courageux » duc de Gênes (édition du 13 février 1855) vingt jours seulement après le « malheur affligé » au « cœur de notre auguste souverain » et « à la nation entière ».

Auteur de cette notice descriptive : Laurent Vittet, Archives départementales de la Haute-Savoie.

Dates d'existence

20 juin 1848 - 18 décembre 1856.

La situation financière du journal n’a été jamais brillante, mais en 1856 - conséquence notamment de plusieurs amendes - elle devient catastrophique. Le 18 décembre 1856, l’Écho arrête sa publication et fusionne avec le Courrier des Alpes. Dans sa dernière édition du 18 décembre 1856 (n°1322), l’Écho annonce sa fusion avec le Courrier des Alpes afin de ne donner qu’ « un corps et une direction aux deux journaux catholiques de la Savoie ». Le nouveau journal, publié à Chambéry, sera « l’organe des conservateurs de la Savoie (…), un centre de ralliement et un drapeau » au service d’un grand devoir : « préserver des nouveaux barbares la civilisation. » (source : La presse en Savoie, Y. Tyl, p. 12 ; revue l’Histoire de Savoie n°111, 1993 ; cote ADHS : PER 1408).

Période numérisée

1848 - 1856.

Périodicité

Hebdomadaire.

Éditeur/Imprimeur

Le titre est édité par Aimé Burdet, éditeur et libraire catholique (pour une biographie plus complète, voir la fiche qui lui est consacrée dans La Feuille d’Avis).

Contributeurs célèbres

Aimé Burdet (1737-1862), éditeur et libraire catholique.

Zone de diffusion

Journal édité à Annecy. La zone de diffusion est celle de l’Intendance d’Annecy, circonscription du royaume de Piémont-Sardaigne qui correspond à l’actuel département de la Haute-Savoie.

Établissements conservant les exemplaires papier


Département

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L'Écho du Mont-Blanc du vendredi 16 juin 1848, numéro 44, deuxième année. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du vendredi 16 juin 1848, numéro 44, deuxième année. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du jeudi 3 janvier 1850. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du jeudi 3 janvier 1850. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du samedi 3 janvier 1852. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du samedi 3 janvier 1852. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du jeudi 18 décembre 1856. Page 1.
L'Écho du Mont-Blanc du jeudi 18 décembre 1856. Page 1.