Une appli mobile pour les expositions de la Bibliothèque municipale de Lyon

Pour permettre de profiter au mieux de ses expositions, la Bibliothèque municipale de Lyon propose un compagnon d’aide à la visite sur smartphone via une application Androïd ou une web-app pour les smartphones Apple et Windows. Celle-ci permettra au visiteur de parcourir, sur place, les expositions comme s'il était accompagné d’un guide ou d’un commissaire d’exposition grâce à des commentaires audio et du contenu enrichi.

L'application se télécharge :


 

Acronie et la série Book Tales

Deux designers, Dominique Cunin et Mayumi Okura, chercheurs dans les potentiels encore peu explorés des techniques numériques forment le groupe Acronie. Ils ont créé Book Tales, une série d’applications interactives artistiques pour iPad. Le livre apparaît physiquement sur l’écran avec ses pages reliées que l’on peut feuilleter. La tablette dépasse l’inertie du livre imprimé : on peut jouer avec les images, le texte ; l’écran permet la mise en œuvre de situations de lectures interactives originales et d’une beauté saisissante.

Dans les collections permanentes du musée de l'Imprimerie de Lyon, plusieurs tablettes sont mises à la disposition des visiteurs jusqu'au 24 février 2019 avec les applications suivantes :

  • Pétales (2001). En soufflant sur les pétales de fleur éparpillés sur un livre ouvert, il est possible de découvrir ce qu’il reste du texte présent en dessous. C’est un extrait du livre Hana Monogatari (花物語 Contes de la fleur, 1920), de la romancière Yoshiya Nobuko, qui est ici mis en œuvre.
  • Temps Perdu (2010). Un extrait du texte de Marcel Proust ne se laisse lire que dans l’ombre d’une bille qu’il faut déplacer en changeant l’inclinaison de l’écran. Le texte dépeint un moment embarrassant que l’auteur a vécu dans son enfance et qui implique une agate.
  • Éloge de l’ombre (2011). Ce tableau interactif trouve son inspiration dans le texte de Junichiro Tanizaki, dont les deux premières pages sont reproduites, et interroge l’un des nombreux gestes devenus habituels sur les écrans mobiles.
  • B42 (2014). (Commandité par le Centre Culturel de Rencontre de l’Abbaye Royale de Saint-Riquier pour l’exposition « L’Europe avant l’Europe – Les Carolingiens » de juillet 2014 à mars 2015). La bible à 42 lignes de Gutenberg a marqué une nouvelle ère des médias imprimés. Les écrans mobiles ont bousculé le monde de l’imprimé en reproposant des ouvrages numériques interactifs. Ces nouvelles modalités de lecture et de consultation interactives nous éclairent-elles sur notre manière de lire les textes aujourd’hui, très attachées aux écrans ? Dixitque Deus: Fiat lux. Et facta est lux : si Dieu créa la lumière – comme cela est relaté dans la Genèse, est-ce qu’elle nous permet de mieux voir et donc de mieux lire, y compris lorsqu’elle est un phénomène produit par les technologies ?
  • Vie et opinions d’une mise en page (2018). (Commandité par le Musée de l’Imprimerie et de la Communication graphique de Lyon (lien URL, nouvel onglet), pour son Petit Salon).
    Une réflexion sur l’histoire de la mise en page permet de confronter deux points de vue : celui d’une grille, invisible au lecteur, mais solidement présente, qui permet d’organiser « efficacement » des éléments graphiques dans l’espace de la page imprimée, et celui d’une flexibilité et d’une fluidité infinie des blocs de textes numériques, qui savent s’organiser entre eux de façon autonome et se superposer à l’infini dans l’espace que voudrait ordonner une grille. L’ingéniosité graphique de Laurence Sterne, dans Vie et Opinion de Tristram Shandy (1760), a été une source d’inspiration.
Dominique Cunin est né en 1980 à Nancy. Docteur en Esthétique, Sciences et Technologie des Arts (Paris 8), diplômé de l’EESI de Poitiers et de l’École nationale supérieure d’art de Nancy, son projet artistique prend pour thématique la représentation et l’appréhension de l’espace par les technologies numériques de l’image. Artiste et programmeur, il est aujourd’hui professeur d’enseignement artistique à l’ESAD Grenoble-Valence et chercheur intervenant à EnsadLab (laboratoire de recherche de l’École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris).
Mayumi Okura, née en 1977 à Aichi, au Japon. Titulaire d’un Master 2 en Arts Plastiques de l’université Paris 8 (Art des Nouveaux Médias), de l’École nationale supérieure d’art de Nancy et de l’université des arts de Tama (Tokyo), sa recherche artistique se développe dans des dispositifs interactifs interrogeant les frontières de la lisibilité. En particulier, elle cherche à questionner les appareils numériques et les nouvelles formes de lecture qu’ils tendent à proposer. Elle a été sélectionnée pour participer au « Programme d'études à l'étranger pour artistes » du ministère de la Culture du gouvernement japonais pour l’année 2006-2007 en France.