Lectura Plus a donc mis à l’honneur des portraits de personnalités issus des collections d’établissements régionaux. 12 femmes et 12 hommes, aux vies plus ou moins remplies, ont rythmé l’Avent. Ainsi, chaque jour, du 1er au 24 décembre, l’équipe a veillé à retracer et vous partager la vie de ces personnages avec humour et sérieux. Avant de retrouver celle et celui qui auront retenu votre attention, voici les favoris de l’équipe.
 

Françoise-Louise de Warens

alias Mme Musicienne

[Portrait de Louise Éléonore de la Tour du Pil Warens]. s.d. 16 x 24,5 cm. Bibliothèque de Chambéry. EST A 000.287-001
[Portrait de Louise Éléonore de la Tour du Pil Warens]. s.d. 16 x 24,5 cm. Bibliothèque de Chambéry. EST A 000.287-001
Aristocrate, entrepreneuse, espionne et libertine, Françoise-Louise de Warens est née en 1699 à Vevey en Suisse. Femme passionnante qui possède plusieurs cordes à son arc, elle passe une enfance heureuse dans un cadre familial jusqu’à son entrée en pension en tant que riche héritière. Après son mariage à l’âge de 14 ans, elle s’enfuit en barque de Vevey pour se mettre sous la protection du duc de Savoie et roi de Sardaigne Victor Amédée II à Evian. Elle prend sous son aile le jeune Jean-Jacques Rousseau, alors âgé de 14 ans, dans son domaine des Charmettes. Protectrice, préceptrice, amante et muse, elle lui inspire le personnage de Julie dans son roman La Nouvelle Héloïse, ainsi que la dixième lettre des Confessions. En parallèle de sa riche vie amoureuse et artistique, Madame de Warens mène aussi des missions d’espionnage pour le compte du roi de Sardaigne. Êtes-vous vous aussi conquis par cette grande dame ?

 

Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande

alias Mr. Beau regard

Legrand. [Portrait de Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande] s.d. Lithographie. 19 x 14,5 cm. Bibliothèque de Bourg-en-Bresse, IllA0173 <br>
Legrand. [Portrait de Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande] s.d. Lithographie. 19 x 14,5 cm. Bibliothèque de Bourg-en-Bresse, IllA0173
Joseph Jérôme Lefrançois de Lalande (ou La Lande), originaire de Bourg-en-Bresse, fut l’un des plus grands astronomes du XVIIIe siècle et du début du XIXe siècle.
Alors qu’il se destinait aux affres des ordres, puis à ceux de la magistrature – il fit de brillantes études de droit à Paris où il devint avocat – deux rencontres le ramenèrent à ses premières amours célestes : une avec Nicolas de Lisle, l’autre avec Pierre Charles Le Monnier, tous deux astronomes. Ainsi, rompant le carcan familial, il prit son envol vers la voie que les dieux lui avaient tracée : l’Astronomie.
Celui qui aimait manger des araignées vivantes – c’est Chateaubriand qui le dit – fut l’auteur de tout un tas de publications scientifiques, portant ses calculs et ses observations, dont il faut bien l’avouer on ne comprend pas grand chose à moins d’être soi-même astronome. Il ne croyait pas en Dieu mais plutôt en la science des astres. Trop athée pour Napoléon, il fut même “interdit de plume” à la fin de sa vie en 1805.
Parmi ses nombreux faits d’armes, il mesura à 4 400 km près la distance lunaire avec son compère La Caille. Un exploit. Moins reluisant cependant, il participa à cette invention aussi affreuse qu’éphémère que fut le calendrier républicain, bête noire de tout catalogueur qui se respecte.
Son homologue Jean-Baptiste Joseph Delambre dit de lui dans son éloge funèbre qu’il était “avide de renommé”. Alors, vos votes l’élèveront-ils au rang d’étoile ?

 

Sophie de Fuligny-Damas, Marquise de Grollier

Mme Au pinceau

Wittmann Ch. d’après É. Vigée-Lebrun. [Portrait de Sophie de Fuligny-Damas, Marquise de Grollier] 1895. Héliogravure. 12 X 9 cm. Bibliothèques d'Annecy, P0209 <br>
Wittmann Ch. d’après É. Vigée-Lebrun. [Portrait de Sophie de Fuligny-Damas, Marquise de Grollier] 1895. Héliogravure. 12 X 9 cm. Bibliothèques d'Annecy, P0209
Charlotte Eustache Sophie de Fuligny-Damas, plus connue par son nom d’épouse, Marquise de Grollier, est née le 21 décembre 1741. Elle hérite de sa mère, sans doute, son amour pour les jardins. Élève des maîtres Jean-Baptiste Greuze et Gérard van Spaendonck, elle excelle dans la peinture de fleurs. L’une de ses grandes amies, peintre de renom, Élisabeth Vigée Le Brun, peintre de renom, ne tarit pas d’éloge tant sur son talent que sur sa personne : "tant de générosité de cœur, tant de noblesse d'âme, qu'elle a dû à cette façon d'être des amis véritables et dévoués, qui lui sont restés fidèles jusqu'à son dernier jour."
"La Raphaël des fleurs", telle que la nommait Canova, réussira-t-elle à vous cueillir ?

 

Jean-Gilbert-Victor Fialin, duc de Persigny

alias Mr. Musicien

[Portrait Fialin Jean-Gilbert-Victor, duc de Persigny] ca. 18.. Bibliothèque de Saint-Étienne, fo_fpe0234
[Portrait Fialin Jean-Gilbert-Victor, duc de Persigny] ca. 18.. Bibliothèque de Saint-Étienne, fo_fpe0234
Homme politique français du Second Empire, Jean-Gilbert Victor Fialin, duc de Persigny est né en 1808. Ancien militaire réformé de l’armée pour insubordination, il s’installe à Paris pour se consacrer au journalisme. Suite à sa rencontre avec Jérôme et Louis-Napoléon Bonaparte, Persigny se convertit au Bonapartisme. Véritable révélation pour lui, il devient le compagnon de route de ce dernier. Après une tentative de complot avortée à cause d’une fusillade meurtrière, il est condamné à vingt ans de détention. Un vote pour ce bonapartiste ambitieux ?
Michel Lévy nous rapporte ce que Persigny a fait de ce repos forcé « M. Fialin de Persigny utilisa les loisirs forcés que lui fit sa condamnation pour adresser, en 1844, à l'Académie des sciences un mémoire contenant ses idées particulières sur le but véritable que se proposèrent les Égyptiens en élevant les montagnes de pierre vulgairement appelées pyramides. Selon lui, ce furent là bien moins des monuments de l'orgueil des rois que des monuments d'utilité publique ; et ces gigantesques constructions étaient en réalité destinées à protéger la vallée du Nil contre l'invasion des sables du désert... Nous confesserons humblement notre incompétence sur cette grave question d'archéologie... et de physique ».
Michel Lévy, « Dictionnaire de la conversation et de la lecture », page 397. Volume 14, Michel Lévy frères, Paris, 1857