Auteur : Valentin Mathé (nouvel onglet)
Bibliothèque partenaire : Médiathèque de Roannais Agglomération - Roanne (nouvel onglet)
Documents patrimoniaux à l'origine de cette création : fonds Stéphane Geoffray (nouvel onglet)

Une histoire écrite et racontée par Valentin Mathé, illustrée par Gilles Mathé, mise en sons par Julie Lardon.

Le panorama Geoffray

En 2015, la Médiathèque de Roannais Agglomération - Roanne devient dépositaire d’un don extraordinaire fait à la Ville de Roanne par le Centre Hospitalier : un album photographique contenant 18 vues formant un panorama à 360 degrés, prises après 1850 par Stéphane Geoffray, depuis le clocher de l’église Saint-Étienne.
Pour réaliser ce travail, il faut imaginer Geoffray installé en haut du clocher, chargé de sa chambre photographique ainsi que du reste de son matériel. 

Stéphane Geoffray (1827-1905)

Le 17 avril 1827 naît Étienne Geoffray, fils d’Antoine Geoffray, confiseur à Roanne, et de son épouse Claudine Julie Chavallard. Il prendra plus tard le prénom de Stéphane. Il sera avocat à Roanne et banquier à Charlieu.
Passionné d’histoire, d’histoire de l’art, et plus particulièrement d’histoire locale, il est aussi chimiste à ses heures et s’intéresse à toutes les nouvelles inventions qui permettent de porter témoignage, d’inventorier, de collectionner, comme il le sera tout autant pour celles qui peuvent transmettre à autrui le travail de recherche.
Vraisemblablement autodidacte, il est passionné par les travaux de Gustave Le Gray, inventeur du procédé sur papier ciré sec mis au point en 1850. Dès 1852, Stéphane Geoffray étudie la cire et plus particulièrement l’un de ses constituants, la céroléine, qui a la propriété de rendre le papier particulièrement translucide : ce sont alors ses premiers essais en photographie. Le 24 mars 1854, il envoie un article dans la revue de photographie Cosmos, Nouvelle méthode pour papier humide ou sec. Le Gray reconnaît l’intérêt du procédé dans l’article du 24 juin de la revue La Lumière, et en mai 1855, Geoffray publie son Traité pratique pour l’emploi des papiers de commerce en photographie.
Le 20 avril 1855, il devient membre de la Société Française de Photographie (SFP). Il participe à l’exposition universelle du 1er août au 15 novembre 1855 et reçoit une médaille. Puis il collabore au 1er Salon de la Société Française de Photographie. En 1856, il expose à Bruxelles 4 épreuves obtenues par le procédé à la céroléine et obtient une mention honorable.

La mission héliographique de Geoffray

En 1851, la Commission des Monuments Historiques entreprend de photographier le patrimoine national. Quelques années plus tard, loin de Paris, Stéphane Geoffray effectue sa propre mission héliographique. Méthodiquement, rue après rue, il immortalise la ville de Roanne.
Un comparatif avec le cadastre de 1864 semble suggérer que rien ne paraît lui avoir échappé. Cliché après cliché, se dessine le visage d'une Roanne qui ressemble encore à une grosse bourgade rurale. Seuls quelques éléments attestent qu’il s’agit bien d'une ville : lampadaires, rues commerçantes pavées quand la plupart des rues sont de terre battue et que les immeubles ne dénotent pas de caractère architectural significatif.


Source : Médiathèque de Roannais Agglomération - Roanne (nouvel onglet)